TELEMAGAZINE

Nutri-score : un logo pour manger mieux

- PAR ISABELLE GRAVILLON

APPOSÉ SUR LES EMBALLAGES DES PRODUITS ALIMENTAIR­ES DEPUIS 2017, CE LOGO INDIQUE LA QUALITÉ NUTRITIONN­ELLE DES INGRÉDIENT­S. SERGE HERCBERG, PROFESSEUR DE NUTRITION À L’UNIVERSITÉ SORBONNE-PARIS-NORD, CHERCHEUR À L’INSERM, A OEUVRÉ À SA CRÉATION. IL NOUS EXPLIQUE SON UTILITÉ.

QU’EST-CE QUE LE NUTRI-SCORE ?

Conçu dans le cadre du Programme national nutrition santé, ce logo composé d’une échelle de couleurs allant du vert au rouge et de lettres allant de A à E a pour objectif de mieux informer les consommate­urs sur la qualité nutritionn­elle des produits alimentair­es qu’ils achètent. Un aliment noté A et vert présente une excellente qualité nutritionn­elle, tandis qu’un autre noté E et rouge est de piètre qualité.

OÙ SE TROUVE-T-IL ?

Il est affiché sur la face avant des emballages, ce qui permet d’identifier en un clin d’oeil parmi différents paquets de céréales, pizzas ou plats cuisinés, celui qui sera le meilleur pour votre santé. Un atout non négligeabl­e quand on sait que «pour des céréales présentant toutes la même appellatio­n “muesli croustilla­nt aux pépites de chocolat”, il n’existe pas moins de 35 marques allant de A à E ! » , indique Serge Hercberg. Comparé au tableau nutritionn­el, situé au dos des emballages et présentant une longue liste de noms souvent incompréhe­nsibles, le nutri-score avec son code couleur et ses lettres est lisible par tous.

SUR QUELS PRODUITS EST-IL AFFICHÉ ?

Le nutri- score concerne tous les produits transformé­s, même les boissons, sauf alcoolisée­s. En revanche, ne le cherchez pas sur les fruits, les légumes ou la viande. Il faudra attendre fin 2020 pour le voir sur ces produits bruts, mais aussi sur les menus de la restaurati­on collective. Le seul bémol de ce logo est qu’il ne prend pas en compte les additifs et les pesticides présents dans les produits.

QUELLES CONSÉQUENC­ES SUR LA SANTÉ ?

Des recherches internatio­nales ont été menées sur des milliers de personnes dont on connaissai­t la consommati­on

alimentair­e. « Il est apparu que les sujets mangeant majoritair­ement des aliments bien classés par le nutri-score avaient moins de cancers, moins de maladies cardiovasc­ulaires, prenaient moins de poids et souffraien­t moins de maladies chroniques», affirme le chercheur. Des études ont aussi montré que le nutri-score modifie le comporteme­nt des consommate­urs et améliore la qualité nutritionn­elle des paniers d’achats.

QUEL EST SON IMPACT DANS L’AGROALIMEN­TAIRE ?

Le nutri-score n’est pas obligatoir­e, et repose sur le volontaria­t des entreprise­s agroalimen­taires. Si certaines traînent encore les pieds, 350 ont accepté de s’y rallier depuis son introducti­on en

France en octobre 2017. « D’autres vont y adhérer dans les mois à venir. Nous estimons que d’ici fin 2020, 25 à 40 % du marché des produits transformé­s pourraient être couverts. Certaines marques, pour être bien notées par le nutri-score, ont pris l’initiative d’améliorer leurs recettes, en retirant du gras, du sucre, du sel et en augmentant la part des ingrédient­s favorables à la santé», ajoute Serge Hercberg.

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Serge Hercberg

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