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Thomas Baroukh : « Une joie immense et indescriptible »
Septièmes aux Jeux de Londres, Thomas Baroukh et ses partenaires de l’équipe de France ont réussi l’extraordinaire performance de décrocher le jeudi 11 août, à Rio (Brésil), une médaille de bronze lors de l’épreuve du quatre sans barreur poids légers. Une grande première pour le sociétaire du Cercle nautique de Versailles qui s’entraîne depuis l’âge de 12 ans sur le Grand Canal, dans le parc du Château. Entretien avec le nouveau médaillé olympique.
Une médaille, c’était l’objectif que vous étiez venus chercher à Rio. Le bonheur doit-être total ?
« Oui, après la médaille au championnat du monde, chez nous, l’an passé, on voulait forcément faire aussi bien cette année. Mais les bateaux médaillés au niveau mondial deux ans de suite sont plus rares qu’on ne le croit. On pourrait donc être juste soulagé d’avoir décroché une médaille mais, non, on est vraiment super contents. C’est une joie immense, totale… assez indescriptible pour le moment mais incroyablement agréable !
Que représente-t-elle après quatre ans de travail ?
Il n’y a pas que quatre ans de travail. Ce résultat, c’est la consécration de tous les efforts faits à l’entraînement depuis que j’ai commencé à ramer. C’est aussi la fin d’un cycle car la moitié du bateau va prendre sa retraite. Et le quatre sans barreur poids léger ne sera peut-être plus olympique dans quatre ans. Mais c’est aussi le début d’une nouvelle phase dans ma vie, et plus qu’un statut à assumer, la certitude d’avoir déjà accompli quelque chose.
Qu’avez-vous ressenti au moment de monter sur le podium ?
Beaucoup de satisfaction, de la joie aussi pour mes proches et ceux qui me soutiennent. Pour le © FFA- Eric Marie reste, on profite juste de l’instant présent car tout s’enchaîne très vite après. On n’a pas le temps de réaliser.
Avez-vous douté de vos chances de médaille en début de semaine lorsqu’il a fallu passer par les repêchages ?
Le début de la compétition n’a pas été simple. Les condi- tions étaient horribles et je ne les apprécie particulièrement pas. Mais on n’a pas douté de nos capacités et, dès que le bassin est redevenu calme, on n’a pas traîné pour les mettre en pratique. Ça n’a pas été simple de gérer ces conditions climatiques et les différents reports (Ndlr : les repêchages prévus le dimanche 7 août ont été reportés d’une journée en raison d’un vent violent).
Lors des JO, on puise dans ses ressources physiques mais aussi mentales. Comment avez-vous géré la pression avant la finale ?
En fait, la course qui m’a stressé le plus a été la demi-finale. Il n’y a rien à gagner mais tout peut s’arrêter ici comme il y a quatre ans. Surtout qu’on ne connaissait pas bien le niveau de nos adversaires et qu’on n’avait pas encore pu faire une course sur un bassin plat pour nous redonner de bonnes sensations. La finale, c’était plus simple. On n’était pas favoris et on avait juste envie de faire la meilleure course possible, sans avoir cette peur de perdre.
Selon vous, qu’est-ce qui a fait la différence dans la dernière partie de course par rapport aux Italiens ?
La différence avec les Italiens s’est faite tout au long du parcours. On leur a mis la pression en restant juste derrière eux. Ils ont été obligés de se mettre en surrégime pour rester devant alors que nous, on est restés bien en place et efficace. Ils ont grillé leurs cartouches tandis que nous, on les gardées pour la fin. Mais pas juste pour leur passer devant, pour aller chercher aussi les deux autres bateaux.
Les Danois et les Suisses étaient intouchables ?
Ils étaient très forts. Il aurait peut-être fallu encore une ou deux courses pour progresser encore. Mais ce sont deux bateaux que l’on n’a jamais battus sur l’olympiade. Une forme de logique a donc été respectée. »