Miss Peregrine et les enfants particuliers On

ne l’avait pas spécialement perdu, car ses derniers films, qu’il s’agisse de « Alice au pays des merveilles », « Dark Shadows » ou « Big Eyes », ne manquaient pas de qualités sans pour autant atteindre les sommets auxquels il nous avait habitués. Mais grâce à « Miss Peregrine et les Enfants Particuliers », on a enfin retrouvé Tim Burton. Celui qu’on aime et au style si reconnaissable, capable de mélanger poésie, horreur, humour noir et ambiance gothique avec un dosage qui lui appartient et dans lequel il fait infuser des thèmes tels que l’exclusion ou la monstruosité. Mais ce qui est amusant ici, c’est que cette belle histoire n’est pas née dans l’esprit du réalisateur de « Beetlejuice »… mais dans celui du romancier Ransom Riggs, qui donne l’impression d’avoir écrit avec une idée bien précise pour diriger une éventuelle adaptation. Laquelle s’avère d’ailleurs très fidèle, à l’exception d’un personnage qui y gagne davantage d’importance qu’il n’en a sur papier, et nous raconte donc comment le jeune Jacob, guidé par son défunt grand- père, découvre une maison tenue par la mystérieuse Miss Peregrine (Eva Green, impeccable et logique choix de casting), qui élève des enfants aux pouvoirs que ne dénigreraient pas les X-men. Le tout dans une boucle temporelle, qui leur fait revivre sans cesse la même journée, et leur permet d’échapper aux monstres qui les pourchassent. Evoquant également, en filigrane, la traque des Juifs par les nazis, puisqu’une bonne partie du récit se déroule en 1940, le film est très abouti sur le plan visuel et ressemble à un best-of du cinéma de Tim Burton sans pour autant se muer en catalogue. Derrière ces enfants capables d’animer des créatures en stop-motion (image par image) ou de projeter leurs rêves sur un écran, il faut bien sûr reconnaître le cinéaste, qui nous livre ici un long métrage plus personnel qu’on ne pourrait le penser. Et révèle quelques nouveaux visages à suivre, peut- être dans les adaptations des deuxième et troisième romans, que l’on espère très vite voir, avec les mêmes personnes derrière et devant la caméra, pour mieux nous re-transporter.

Maximilien Pierrette