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Dr Lehmann de Poissy : « L’important c’est d’être honnête »
Faut- il ou non se vacciner contre la grippe ? La question est simple, mais comme le souligne le médecin généraliste de Poissy, Christian Lehmann : « La réponse ne l’est pas car on est dans le monde de la complexité et du mensonge. » Selon lui, la « désastreuse » campagne de vaccination contre la grippe H1N1 en 2009 est à l’origine de la défiance des Français à l’égard de la vaccination. « Le discours du gouvernement était un discours d’injonction totalement contreproductif, d’autant plus que le risque avait été surestimé. Dans les années suivantes, on a constaté une diminution du nombre de personnes qui voulaient se faire vacciner, y compris parmi les populations les plus ciblées, à savoir les plus de 65 ans. »
Autre élément qui, selon le médecin pisciacais, a eu des conséquences néfastes : « Les campagnes de vaccination des hivers 2014 et 2015 n’ont pas non plus été glorieuses. En effet, ces deux dernières années, les vaccins ne proté- geaient pas contre les souches qui étaient réellement là. Ce n’est pas la faute de personne, les souches ont évolué. Seulement, cela n’a pas empêché le gouvernement et la Caisse primaire d’assurancemaladie de communiquer en disant en substance, ces vaccins ne sont pas adaptés mais comme il en reste beaucoup, vaccinez-vous. On a vraiment pris les gens pour des c… ! » Autre source de polémique : le nombre de morts liés à la grippe. « Dans les chiffres qui sont communiqués aux patients on
parle de 9000 décès dus à la grippe, alors que les chiffes de la Caisse d’assurance-maladie communiqués aux médecins font état de 167 décès dans les hôpitaux (service réanimation), l’année dernière. La différence est énorme! »
Pour le Dr Lehmann, la vaccination est avant tout une affaire
de choix du patient. « Ce que je dis à mes patients de plus de 65 ans ? S’ils le désirent je les vaccine, mais ils restent libres de décider. Je serai plus insistant dès lors qu’ils ont des antécédents cardiaques,
une fragilité et qu’une infection pulmonaire pourrait les mettre en danger. » Et pour les
patients plus jeunes ? « Même principe, c’est leur choix. J’ai des parents qui souhaitent vacciner leur enfant en relative bonne santé mais il fait beaucoup de bronchites. J’ai le cas de l’étudiant qui a un examen important à passer en février et qui veut se faire vacciner pour ne pas tomber malade à ce momentlà… L’important c’est d’être honnête avec les patients et de ne pas leur mentir sur les risques. »
Risques relativement flous puisque selon certains scientifiques, le fait d’être malade d’une véritable grippe naturelle peut avoir des conséquences lourdes pour la santé, certes, mais d’un autre côté, « on produit des anticorps qui nous protégent pour les années suivantes. » Et de conclure : « C’est une question complexe et rien n’est tranché. »