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Morine en mouvement au Cabaret du Lys

- Emmanuel Fèvre

Des acrobates, au féminin, peuplent le monde de la sculptrice Véronique Berdellou, alias Morine, de son nom d’artiste. Le Cabaret du Lys accueille une dizaine de ses oeuvres, associées pour l’occasion aux toiles du peintre castelfort­ain Fred Latrace. Ses usines, paysages portuaires et marines dialoguero­nt avec les athlètes en bronze de l’artiste. Si le travail de Fred Latrace n’est plus à présenter, écumant salons et revues d’art, Véronique Berdellou se place en mode découverte avec une série de bronzes intitulée Les acrobates, travail autour de femmes gymnastes ou trapéziste­s.

Sorties de l’imaginaire

Issue d’une famille où le sport n’est pas un vain mot, Morine a toujours côtoyé des athlètes, à commencer par sa cousine, championne de France de gymnastiqu­e. Tout naturellem­ent, le sport devait l’inspirer, en pratique comme en art. « J’ai fait un peu de gymnastiqu­e pendant mon enfance », dit ce petit bout de femme blonde, à l’énergie communicat­ive.

Morine a d’abord sculpté pour son plaisir, fréquentan­t les ateliers arcisiens. « J’aurais voulu faire les Beaux-arts et c’est le monde de la micromécan­ique et la robotique qui m’a tendu les bras. J’ai été dessinateu­r industriel pendant la première partie de ma carrière. Une formation et un métier qui m’ont beaucoup aidée à appréhende­r

ensuite la 3D », témoigne t-elle. Les bifurcatio­ns de la vie conduiront Morine vers l’artisanat. « J’ai été artisan carreleur pendant 12 ans. Un métier qui s’apparente à la sculpture », s’amuse l’artiste.

Place maintenant à la création totale pour cette habitante

de Dampierre, dont l’atelier est installé à Saint-forget. Morine représente des personnage­s effilés, qui semblent en lévitation. Le mouvement, la force des muscles s’harmonisen­t au travers de femmes qui bougent,

s’expriment. « Je travaille sans modèle, jaugeant juste la bonne pose avec des photos d’athlètes. Il y a un gros travail d’études qui précède le modelage. C’est une photo de la danseuse espagnole Bianca Lee, suspendue à un drap, qui m’a obsédée au point de réaliser ces sculptures quinze ans après. »

Si Morine travaille souvent la terre, c’est la plastiline sur armature qu’elle modèle pour ses acrobates, ensuite coulés en bronze et toujours présentés accrochés à ce morceau d’étoffe, façon Bianca Lee.

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Morine, lors d’une exposition à Dampierre.

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