Toutes les Nouvelles (Rambouillet / Chevreuse)

Il veut fédérer les anciens combattant­s

Cette année, 17 sections d’anciens combattant­s ont disparu sur l’équivalent de l’ancien départemen­t de Seine-et-oise. Une disparitio­n contre laquelle se bat Jacques Dupré, ancien officier.

- Florence Chevalier

Du haut de ses 69 ans, Jacques Dupré, lieutenant-colonel à la retraite, est le plus jeune membre de l’associatio­n des Anciens combattant­s d’hermeray et de Raizeux. Une situation qui le désespère. « En 2014, pour la première messe commune il y avait neuf porte-drapeaux représenta­nt chacun un village. Cette année, ils n’étaient plus que six. À ce rythmelà, dans trois ou quatre ans, nous ne serons plus que trois personnes valides à faire marcher cette associatio­n, nous ne pouvons pas continuer comme cela » , estime cet ancien militaire d’active, trésorier de la section.

Recruter des jeunes

Aujourd’hui, l’associatio­n compte quinze adhérents, dont la moyenne d’âge est de

80 ans. « À l’origine et encore aujourd’hui, les Anciens combattant­s, ce sont à 90 % des appelés d’algérie. Il faut élargir notre recrutemen­t, nous devons tout d’abord trouver des jeunes. Beaucoup d’habitants de notre région ont fait le Liban, l’afghanista­n ou encore l’irak. Ce sont des jeunes entre 30 et 50 ans » , plaide-t-il avec force.

Jacques Dupré espère aussi

« récupérer » les Anciens combattant­s qui ont adhéré à la section de Rambouille­t.

C’est aussi faire appel aux Britanniqu­es qui habitent la région et dont plusieurs aïeux sont enterrés dans les cimetières du

Sud-yvelines. « Chaque année, nous fleurisson­s les tombes des soldats anglais et canadiens enterrés à Hermeray. J’ai même réussi à convaincre un Anglais de rejoindre notre comité d’organisati­on des cérémonies. Il va venir chaque année avec son drapeau » , se réjouit l’ancien militaire.

Un devoir de mémoire

« L’objectif de notre associatio­n, c’est de maintenir le

souvenir » , rappelle Jacques Dupré. Désespéré par le petit nombre de personnes assistant aux commémorat­ions des deux guerres mondiales, il s’est retroussé les manches pour qu’elles retrouvent un peu de leur superbe dans les deux villages de Raizeux et Hermeray. Depuis 2014 et l’ouverture du centième anniversai­re de la Grande Guerre, une messe est organisée dans l’un des villages du regroupeme­nt paroissial. « Je lis à cette occasion les noms des soldats du village morts au combat » , explique Jacques Dupré. Il a aussi entraîné les enfants des écoles. Cette année, à Hermeray et Raizeux les CM2 ont chanté la Marseillai­se et l’hymne à la joie le 11 novembre. « Du coup, les parents viennent. Et tout le monde est rassemblé autour du monument aux morts » , se félicite-t-il. L’ancien officier a également participé à la mise en place d’une exposition sur 14-18, ouverte aux enfants et aussi aux adultes.

Des moments de fraternité que Jacques Dupré espère pérenniser au-delà du centenaire de la Grande Guerre.

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Jacques Dupré lit chaque année les noms des soldats du village morts en 1914-1918, comme ici à Raizeux le 11 novembre dernier.

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