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Roué de coups dans la cour de la prison
Deux détenus de la maison d’arrêt de Bois- d’arcy seront jugés le 8 février prochain par le tribunal correctionnel de Versailles. Kévin et Kader, 26 et 31 ans, sont accusés de graves violences. Les faits se sont déroulés le 11 décembre dernier.
Un champion de kick-boxing
Ce jour-là, un attroupement se forme dans la cour de la maison d’arrêt. Un autre détenu est au sol, dans un sale état. Il a plusieurs fractures du crâne. Il devra subir deux opérations pour réparer son estomac complètement détruit. Au total, il se verra prescrire 30 jours d’incapacité.
Kader aurait porté le premier coup. Et pas des moindres. L’homme est connu comme champion de kick- boxing. Certains de ses combats se retrouvent sur Internet. Il a notamment participé au tournoi du roi de Thaïlande. Rien à voir, mais cela a aussi son intérêt. Il appartient à une fratrie de la SeineSaint-denis impliquée dans des affaires de grand banditisme.
Pour ce réglement de comptes, Kévin aurait poursuivi l’oeuvre de son compère. Au moins six autres détenus seraient venus s’en mêler. La scène a été filmée jusqu’à l’intervention des surveillants. Le tout s’inscrirait sur une rumeur de menace de la victime envers les deux autres. Ces derniers seraient aussi passés à l’action car ils en avaient marre que la victime joue les caïds.
Une pétition des détenus
Les deux prévenus ont préféré obtenir un délai pour préparer leur défense. Il faut dire qu’ils risquent gros. Ils sont actuellement en détention provisoire, l’un pour une tentative d’extorsion, l’autre pour une association de malfaiteurs avec un vol en réunion. À eux deux, ils totalisent déjà 20 condamnations.
L’avocat de Kader a demandé aux juges le renvoi du dossier à un juge d’instruction. Il s’est appuyé pour cela sur une pétition signée par vingt-cinq détenus. Chacun voulait témoigner en faveur du champion. L’argument a été balayé. De son côté, le prévenu-plai
gnant a maintenu sa plainte. « Je suis en détention depuis 25 mois et je n’ai jamais eu de problème. J’ai été agressé gratuitement. Je ne peux pas laisser passer cela. D’autant plus que des personnes sont allées menacer mon frère chez lui. Ce n’est pas normal. » Tous les trois sont retournés à la maison d’arrêt en attendant leur procès.