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Trois ans de prison pour les cambrioleurs
Une infirmière de la maison d’arrêt de Bois-d’arcy a été jugée la semaine dernière. Manipulée par un détenu soi-disant amoureux, elle était devenue le maillon d’un trafic de drogue, de téléphones et d’aliments divers et variés.
Subjuguée par Rasta-rasta Zéro en déontologie
Justice. Sa vie a basculé en quelques mois. Quelques mois d’une relation extraconjugale avec un détenu de la maison d’arrêt de Boisd’arcy. Quelques mois pendant lesquels Morgane, 39 ans, a franchi la ligne rouge. Elle est devenue le maillon d’un vaste trafic qui a alimenté la prison. Elle a presque tout perdu.
Pour cette infirmière, ce vendredi 13 janvier n’était vraiment pas à placer sous les auspices de la chance. Après plusieurs heures d’instruction, les juges l’ont condamnée à 18 mois de prison avec maintien en détention. Ils lui ont également signifié une interdiction d’exercer son métier pendant 5 ans. Autant dire que la décision résonne comme un glas professionnel.
L’enquête démarre en septembre 2016. Sous couvert d’anonymat, un détenu indique à un surveillant qu’un certain Rasta-rasta propose des téléphones sous le manteau. Un appareil contre 200 à 850 euros selon le modèle. Il pourrait aussi fournir de l’alcool dans le format d’une petite bouteille d’eau. Dans les couloirs de la prison, il se murmure que Rasta-rasta, alias Yann B., aurait réussi à séduire l’infirmière Morgane. La police est alertée. L’enquête est bouclée en décembre. Le douze de ce même mois, Morgane est arrêtée chez elle, à Saint-cyrl’ecole.
En perquisition, treize téléphones, des chargeurs, des kits main libre, un peu de cannabis et 800 euros en espèces sont découverts. Morgane craque. Elle avoue tout.
En août, à son retour de vacances, Yann lui a fait des avances. « Il était entreprenant. Et puis il m’a embrassée. J’étais épuisée physiquement et moralement. Mon travail, ma famille… Il m’a subjuguée. Il a trouvé les paroles. Nous avons eu plusieurs rapports dans mon bureau » .
Du cannabis, de la viande, de la créatine…
Yann ne perd pas de temps. À la fin du mois, il fait sa première demande. Pas en mariage. Il veut que Morgane lui apporte des produits interdits. Rapidement, les commandes vont s’intensifier. Au total, Morgane fera rentrer une trentaine de téléphones, des cartes Sim, une dizaine de bouteilles de rhum et de vodka. Mais aussi de la résine de cannabis, de la viande, du Nutella, du gel douche, des cigarettes, de la créatine pour faire gonfler les muscles. « Il m’avait expliqué de cacher ça sur moi, avec un emballage spécial pour que ça ne sonne pas à l’entrée. Il m’a dit que le reste ne me regardait pas. Il passait ses commandes en entretien ou en m’envoyant des SMS. Il m’avait dit qu’on vivrait ensemble à sa sortie » .
Paradoxalement, personne ne s’étonne dans la salle d’audience. Il semble que des détenus possédant un téléphone ne surprennent plus. Au mieux, on apprend les tarifs en vigueur dans la prison. Jusqu’à 850 euros donc pour un smartphone. La résine flambe à 1 000 euros les 100 grammes contre 300 euros à l’extérieur. Les 50 cl d’alcool valent 50 euros.
« Je ne l’ai pas exploitée »
Pour autant, Yann ne se présente pas comme un homme d’affaires. « Je n’ai jamais touché un euro. Je préfère le troc. C’est vrai. En août, une grande amitié est née entre nous. Je cherchais à la voir car elle est spécialisée dans les addictions. Et puis on s’est trouvés. J’ai flashé. Je lui ai dit ce que je ressentais. Il n’y avait pas d’arrière-pensée au départ. Je ne l’ai pas exploitée. C’est elle qui, parfois, me proposait des choses. »
Des soirées festives
Bohren H., un autre prisonnier essayera de rentrer dans la partie. Rasta-rasta l’en dissuadera. « Du coup, j’ai compris qu’il la manipulait. Je lui ai conseillé d’arrêter car elle avait des enfants. » Morgane acquiesce : « C’est juste. C’est à ce moment que j’ai appris que d’autres détenus s’échangeaient mon nom, mon adresse, mon numéro de téléphone. »
Reste à connaître l’implication du codétenu de Yann. « Je ne savais rien de tout cela ! promet Kévin. En prison, je suis un fantôme, un solitaire. Je ne parle à personne » . Ce qui ne l’empêche pas de profiter des largesses de Rasta-rasta. Le duo s’est filmé et photographié lors d’une soirée gustative.
« Tout cela est inadmissible. C’était du grand n’importe quoi » , résume le juge. Le procureur de la République enfonce le clou. « Soyons clairs. Il ne s’agit pas du trafic de Bois-d’arcy, mais de l’un des nombreux trafics qui existent. Là, il s’agissait d’un commerce bien installé sur la base d’une pseudo-relation amoureuse. Preuve en est, plus de 14 000 échanges par portables ont été recensés entre Morgane et Yann. Elle est allée au-devant de ses envies. Cela vaut un zéro en déontologie, un double zéro car elle devait faire sortir les détenus de la drogue et de l’alcool. Au contraire, elle en a fait entrer dans la prison. Elle a oublié quel était son métier. Quand à Monsieur, tout ce qu’il raconte est du n’importe quoi. Il ne l’aimait pas. Il entretenait encore une relation avec la mère de son enfant. Il manipulait, il pilotait un trafic qu’il a diversifié. »
Contre Morgane, le magistrat avait demandé trois années de prison, dont la moitié à passer derrière les barreaux. Il avait également sollicité une interdiction d’exercer le métier d’infirmière temporaire ou définitive. Contre Yann, quatre années de prison avaient été demandées. Elles ont été prononcées. Bohren et Kévin auraient pu écoper de deux ans. Ils se sont vu infliger six mois.
Pour autant, Morgane n’en a pas terminé avec la justice. Le 10 février prochain elle sera jugée une nouvelle fois pour exercice illégal de la profession d’infirmière. Il semble qu’elle n’était pas inscrite à l’ordre.
Politique. Ses choix de mandats seront exclusivement locaux. Marc Robert le répète. Il en veut pour preuve sa nonparticipation à la liste des Régionales « Je veux cibler mon territoire, c’est viscéral. L’énergie, je veux la développer pour Rambouillet et les communes de Rambouillet Territoires » , confie le candidat au poste de président de l’agglo. Et pour Marc Robert, la priorité sera -s’il est élu- « le développement économique. Le seul à même de nous permettre d’avoir des ressources pour construire nos projets » .
Dès janvier, Rambouillet Territoires aura des compétences élargies en matière économique. Il ne s’occupait que des zones d’activités de plus de 2 ha jusqu’à présent. Désormais, elle a son mot à dire pour toutes les activités y compris les petits commerces. « Rambouillet Territoires et la Région seront les partenaires du développement économique » , insiste le maire de Rambouillet. Il va plus loin : « Sans ce poids économique, nous ne pouvons pas exister face au Grand-paris. Et l’on risque de nous imposer des choix qui ne sont pas les nôtres » .
Est-ce à dire que la périphé-
Pour David Jutier, sur le plan du développement économique : « Il faut maintenir le tissu entrepreneurial existant sur les zones d’activité du Sud-yvelines, sans les déséquilibrer les unes par rapport aux autres. Nous devons pour cela sortir par le haut notre communauté de l’enlisement de la ZAC de Bel-air la Forêt qui dilapide les financements et capte en vain les énergies…
Rambouillet est un territoire de transition, un territoire de marches. La réponse à la pression des grandes zones du nord n’est pas de nous développer par l’urbanisation en singeant la ville nouvelle ou le Grand-paris. Il nous faut nous singulariser par l’innovation en renforçant notre offre de formation et en utilisant nos propres atouts : les richesses naturelles et patrimoniales du territoire, les savoirs et les compétences humaines nombreuses dans le sud- Yvelines. Agriculture locale en circuit court, filière bois, tourisme rural et patrimonial, économie circulaire…
Nous devons également pouvoir sécuriser et guider les nouveaux porteurs de projets … et accompagner le développement du télétravail. Cet axe est spécialement important depuis la regrettable disparition de la maison de l’entreprise et de l’emploi. Il devra être particulièrement adapté au maintien et à l’implantation des commerces, des activités et des services dans les communes rurales.
Enfin, le développement des énergies renouvelables et l’amélioration de la perfor- mance des bâtiments sont aujourd’hui des secteurs en pleine croissance, pourvoyeurs d’emplois diversifiés et non délocalisables : il s’agit d’un chantier à ouvrir au plus vite. »
Quelle campagne a-t-il mené ? « J’ai eu l’occasion d’échanger avec une grande variété d’élus du territoire, de l’ex CAPY, de l’ancienne CCE et bien entendu de Rambouillet Territoires. Je poursuivrai dans ce même esprit la semaine prochaine. Se présenter à la présidence de notre agglomération, c’est souhaiter se mettre au service d’un territoire et de ses élus. Il est donc naturel, et extrêmement enrichissant, d’aller échanger et écouter celles et ceux dont on sollicite la confiance. » Le candidat a envoyé une lettre aux élus communautaires. Il a même élaboré un organigramme de l’agglo tel qu’il l’imagine. des professionnels qui pensent que ce projet peut réussir. Il préconise « une approche globale et des échanges » sur ce sujet. Mais, l’avis est plus nuancé que l’ex-président de l’agglo, JeanFrédéric Poisson. « Il faut continuer les investissements pour le développement économique, mais de façon plus rigoureuse que ce qu’a fait l’équipe de Messieurs Poisson et Robert. En effet, le cabinet mandaté par la CART pour auditer nos finances a montré qu’une augmentation de nos impôts intercommunaux de 8 % sur deux années consécutives était inéluctable, si l’on maintenait les choix prévus, ce qu’il faut éviter à nos contribuables.