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Elle a soigné les habitants durant 25 ans

Infirmière installée en libéral depuis 1992 à Saint-arnoult-en-yvelines, Claire Grattery vient de prendre sa retraite. Un repos bien mérité pour cette profession­nelle qui n’a pas compté ses heures.

- Florence Chevalier

Portrait. Infirmière installée en libéral depuis 1992 à Saint-arnoult, Claire Grattery vient de prendre sa retraite. Un repos bien mérité après avoir passé 25 années de sa vie à soigner les habitants de la commune et de ses alentours. « En moyenne, je faisais 100 km par jour pour voir une cinquantai­ne de patients » , avoue-t-elle.

Depuis son diplôme obtenu en 1979, cette profession­nelle de santé a vu son travail considérab­lement évoluer. À commencer par le matériel, « quand j’ai commencé, les seringues étaient en verre et les aiguilles réutilisab­les. Aujourd’hui, tout est en plastique et à usage unique » ,

rappelle-t-elle. « Au début, je faisais beaucoup de toilettes. Et ces derniers temps, c’était plutôt des poses de perfusion, du suivi de patients sous chimiothér­apie » , explique-telle.

« Il faut s’adapter à toutes les pathologie­s. L’autre jour, un patient est rentré chez lui après une opération du ten- don d’achille utilisant une nouvelle technique chirur- gicale. Il a fallu que je me renseigne pour lui apporter les bons soins. Notre formation est continue. Du bébé à

la personne âgée, du simple pansement à l’accompagne­ment de fin de vie, nous voyons vraiment tout » , confie Claire Grattery.

Heureuseme­nt, l’infirmière a pu compter sur le soutien de ses trois collègues du cabinet de la rue De-gaulle. Et aussi sur le réseau Pallium de Trappes où elle pouvait joindre une psychologu­e. Même si, reconnaît-elle, « au pied du lit d’un patient, on est seul » . Claire Grattery s’est ainsi fait un credo de former les étudiants

à ce travail à domicile. « Souvent, ils ne se rendent pas compte du travail que l’on fait. Ils ont un peu tendance à le dénigrer. Et finalement, ils se retrouvent perdus quand ils nous accompagne­nt en tournée. À l’hôpital, il suffit d’ouvrir un placard pour trouver le matériel. À domicile, il faut être imaginatif. Quand un médecin n’a pas prescrit de pied pour la perfusion, il faut trouver une lampe ou enfoncer un clou dans le mur pour la faire tenir. »

Le développem­ent du maintien à domicile et de la chirurgie ambulatoir­e a également fait évoluer le travail de cette infirmière. « Nous nous retrouvons à gérer des problèmes qui ne sont pas du ressort médi- cal. Car certains patients ne voient que nous dans la journée. J’ai déjà dû aller chercher des médicament­s à la pharmacie pour une personne qui ne pouvait plus se déplacer. Et c’est encore à nous que les patients posent les questions qu’ils n’ont pas eues le temps de poser avant de sortir de l’hôpital après une interventi­on. Avant, on restait quinze jours hospitalis­és pour une hernie, aujourd’hui on sort au bout de trois heures. »

Si Claire ne regrettera pas ses journées à rallonge, elle sait déjà que le contact avec les patients va lui manquer. « Aujourd’hui, je vais essayer de faire les choses calmement, de moins vivre à 100

à l’heure » , espère cette mère de deux grands enfants qui se souvient encore avoir dû jongler entre les devoirs et les soins de fin de journée. Avec son mari, qui sera à la retraite en juin, elle compte partir deux mois cet été pour faire le pèlerinage du Puyen-velay jusqu’à Saint-jacquesde-compostell­e.

Du pansement au soin palliatif Vers SaintJacqu­es

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Claire Grattery espère pouvoir se remettre au piano.

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