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Abattoir : la vidéo choc qui dénonce la maltraitance
L’association L 214 qui lutte contre la maltraitance animale a mis en ligne une vidéo tournée dans l’abattoir de cochons de Houdan. Les images chocs montrent les violences que subissent les animaux avant d’être gazés.
Sébastien Arsac, cofondateur de l’association L214, avait été arrêté par les gendarmes en décembre dernier alors qu’il était venu récupérer des caméras installées à l’intérieur de l’abattoir de cochons Guy- Harang implanté à Houdan. Le matériel vidéo avait été confisqué. Cela n’a pas empêché les activistes de la cause animale de diffuser une vidéo choc tournée dans cet abattoir entre novembre et début décembre 2016, avant l’intervention des forces de l’ordre.
Chocs électriques et coups violents
L’établissement houdanais est l’un des seuls à utiliser le gazage au C02 avant l’abattage des cochons. C’est l’une des raisons pour lesquelles il était dans le collimateur de l’association.
La vidéo diffusée, jeudi soir, sur France 2 dans un reportage d’envoyé spécial sous le titre Abattoirs : des bourreaux ou des hommes, et relayée sur les réseaux sociaux, montre les coups violents que reçoivent les animaux dans la rampe qui les mène au puits de gazage. « Chocs électriques et coups sont constamment distribués sur toutes les parties du corps des animaux parfois jusqu’à les sonner. Couloirs et rampes sont très mal conçus et des cochons se trouvent parfois bloqués puis décoincés à coups d’aiguillons appliqués sur les yeux » , précise l’association dans un communiqué.
Plainte pour maltraitance
L214 dénonce un « acharnement » et a porté plainte pour « maltraitance et actes de cruauté » envers les animaux auprès du tribunal de grande instance de Versailles. L’association met aussi en avant le fait que la capacité d’accueil de la porcherie est sous-dimensionnée : « Les cochons sont entassés sans avoir tous la possibilité de se coucher. Les agressions et les cris emplissent la porcherie sans discontinuer » , ajoute-t-elle. Interrogé par les journalistes de France 2, le directeur de l’établissement, Vincent Harang, se dit surpris par les méthodes employées par certains de ses salariés et « choqué » par les images qu’on lui a montrées. Il assure : « Si j’avais vu ça, ça ne se serait pas bien passé. »
« Des images qui glacent le sang »
Une version à laquelle, les militants de L214 ne croient guère. En effet, depuis cinq mois, l’abattoir s’est doté d’un système interne de vidéosurveillance de treize caméras. « Les images arrivent directement dans le bureau du directeur. Nous avons 4 heures de vidéo et ce sont des coups et des violences répétés. Comment est-il possible qu’il n’ait jamais rien vu ?» , interroge Isis La Bruyère, porte-parole de l’association. Pour les militants de L214, « ces images qui glacent le sang » montrent que le contrôle vidéo « n’est pas un rempart à la maltraitance des animaux en abattoir.»
« Tant que les vidéos resteront en circuit fermé, il ne faut pas espérer que ce dispositif permette un contrôle efficace » , poursuit Brigitte Gothière, une autre porte-parole de l’association.
D’autre part, L214 fait remarquer que l’abattoir de Houdan avait fait l’objet d’une inspection en avril 2016. « La plupart des faits révélés sur ces nouvelles images avaient été repérés par les services vétérinaires, mais sans produire le moindre effet. Cette nouvelle enquête montre une fois de plus l’inefficacité des services de l’état et engage directement leur responsabilité » , accuse l’association.
En cette période de campagne électorale, elle monte au créneau et invite les citoyens à interpeller les candidats.