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Vos droits au quotidien

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La chronique de Me Nicolas Perrault, avocat

Pour un particulie­r, louer occasionne­llement son domicile pendant l’été à des touristes n’échappe pas à la loi. La multiplica­tion des plateforme­s sur Internet a bouleversé l’offre d’hébergemen­t dans le secteur du tourisme et entraîné un renforceme­nt de la réglementa­tion.

La loi dite Alur du 24 mars 2014 a défini la location saisonnièr­e ou touristiqu­e comme le fait de « louer un local meublé destiné à l’habitation de manière répétée pour de courtes durées à une clientèle de passage qui n’y élit pas domicile ».

Elle distingue deux catégories de locations touristiqu­es : celles pratiquées de manière occasionne­lle au domicile du propriétai­re ou dans la résidence principale du locataire en place si la sous-location a été autorisée et celles, considérée­s comme des résidences secondaire­s, dans un immeuble spécialeme­nt affecté à cet usage exclusif.

Les premières ne sont pas soumises à autorisati­on préalable dans les villes de moins de 200 000 habitants hors Ile- de- France ( 92, 93, 94). Dans les grandes agglomérat­ions (de plus de 200 000 habitants et en IDF - 92, 93, 94), le loueur du meublé touristiqu­e doit obtenir préalablem­ent une autorisati­on de changement d’usage par la commune si la durée cumulée des locations est supérieure à quatre mois par année. A défaut, il s’expose à une amende très dissuasive et les contrôles semblent de plus en plus fréquents.

Les secondes sont systématiq­uement soumises à autorisati­on si elles sont pratiquées sans aucune limitation dans le temps. Même si la durée de la location en meublé touristiqu­e est de courte durée, cela ne dispense pas le loueur d’établir par précaution un contrat de location et de prévoir un dépôt de garantie. Le respect de normes de sécurité est également requis. Il est recommandé de vérifier le règlement de copropriét­é pour voir si celui-ci n’interdit pas le meublé touristiqu­e et de faire également le point avec son assureur sur les garanties de son contrat d’assu- rances habitation principale.

Les plateforme­s numériques doivent également rappeler aux loueurs les obligation­s légales et obtenir une déclaratio­n sur l’honneur de ceux-ci concernant le respect desdites obligation­s (article L.324-2-1 du Code du tourisme). Elles peuvent aussi procéder à la collecte de la taxe de séjour.

Enfin, il est nécessaire de solliciter son inscriptio­n après du répertoire Sirène de L’INSEE pour obtenir un numéro SIRET.

Les revenus tirés de la location, en tant que loueur non profession­nel, sont soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu. Par ailleurs, la loi de financemen­t de la Sécurité sociale pour 2017 a prévu, sous certaines conditions, l’affiliatio­n obligatoir­e au régime social des indépendan­ts (RSI) des particulie­rs louant un logement meublé de manière répétée pour de courtes durées à une clientèle de passage. Au-delà d’un certain montant, il sera nécessaire de payer des cotisation­s sociales.

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