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L’éleveur défend l’abattoir de Houdan

APRÈS LA POLÉMIQUE À HOUDAN. Il connaît bien l’abattoir de Houdan. C’est ici qu’il fait abattre ses cochons. Après la polémique sur les conditions de mise à mort des cochons à Houdan, Jean-baptiste Galoo, éleveur à Auffargis, veut défendre l’un des dernie

- Recueillis par Philippe Cohen

Pourquoi vouloir défendre l’abattoir de Houdan au coeur d’une polémique sur les conditions d’abattage ?

C’est l’un des derniers abattoirs en France qui garde un lien direct avec l’éleveur. J’ai, par exemple, le portable du directeur. J’y suis souvent. J’étais toujours en confiance. Je peux aussi accompagne­r mes animaux jusque dans la porcherie quand ils montent dans la chaîne. C’est un métier difficile. S’il y a des aménagemen­ts dans les couloirs à faire, ils vont être faits. La cadence n’est pas délirante comme dans d’autres abattoirs. Il dispose de vidéosurve­illance ce qui est rare aussi.

Vous êtes pour la généralisa­tion de la vidéosurve­illance ?

Oui, j’étais favorable à la commission d’experts du député Olivier Falorni qui propose le contrôle vidéo généralisé. Certains députés et des lobbies ne voulaient pas de cette mesure pour protéger les salariés. Or, les éleveurs sont contrôlés par la vidéo pour vérifier si leur bétaillère est bien nettoyée à chaque passage à l’abattoir. Heureuseme­nt, la loi est passée par là. C’est un outil qui va aider à améliorer les choses.

Comprenez-vous l’émotion suscitée par les images de l’associatio­n L214 sur les conditions d’abattage ?

Oui, mais la mort n’est pas une partie de plaisir. Elle doit être faite avec respect et dignité. Je reconnais que l’animal est doté de sensibilit­é. Mais on assume notre rôle d’éleveur. Philosophi­quement, un homme n’est pas un animal. Pour moi, y renoncer serait un reniement. Que certaines personnes veulent s’en passer, c’est leur choix mais qu’elles n’imposent pas leur mode de vie.

Le bien-être animal est une donnée que prend en compte l’éleveur ?

Depuis cinq ans, je me bats pour améliorer les conditions d’abattage en dénonçant certaines pratiques. Je suis droit dans mes bottes sur ce sujet en donnant plus d’espace à mes animaux, en ayant recours à des anesthésia­nts lors des traitement­s, en travaillan­t sur les conditions de transport et de stress. On n’a pas envie que les bêtes que nous élevons soient martyrisée­s. Il en va aussi de la qualité de la viande. En cas de stress, des toxines se développen­t dans le corps de l’animal.

Pour revenir à l’abattage des animaux, vous préconisez d’autres solutions, alternativ­es aux abattoirs industriel­s ?

Pour éviter de mauvaises conditions d’abattage, il faut un camion (abattoir mobile) qui va de site en site. Cela marche très bien en Suède. Il y a sept personnes dans le camion. Cela évite le transport, le stress. Cela coûte des sous, mais on sait en trouver pour plein de choses, alors pourquoi pas pour améliorer les conditions d’abattage. Il va y avoir une expériment­ation en Bourgogne. On peut imaginer aussi un système de caisson où l’animal est abattu à la ferme avant d’être transporté. La proximité est nécessaire et non l’éloignemen­t des abattoirs.

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Jean-baptiste Galoo préconise un abattage à la ferme.

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