Toutes les Nouvelles (Rambouillet / Chevreuse)
Les chasseurs comptent les animaux
La fédération de chasse (Ficif) a piloté le comptage des animaux, au cours de plusieurs nuits. Ambiance.
« Des yeux, ici, à droite !» . Le phare est pointé dans la plaine d’hermeray, au sud de Rambouillet. Il balaie l’horizon puis s’arrête. Des yeux scintillent mais on ne distingue pas ce qui va devenir une, deux silhouettes. « Deux beaux daguets ! » déclare en connaisseur l’agent technique de la Ficif (fédération des chasseurs) en s’armant de ses jumelles. Aussitôt, le lieu précis sur la carte forestière, type et le nombre d’animaux sont reportés consciencieusement sur le document. C’est de cette manière que s’est effectué aux cours de trois nuits, le comptage dit au phare. « Il ne se fait que sur autorisation préfectorale pour source lumineuse. Car il est formellement interdit de le faire autrement » , souligne Stéphane Walczak, le technicien de la fédération de chasse qui pilote toutes les opérations. « Plusieurs équipes partent sur des parcours en étoile sur un territoire de 35 000 hectares de forêt » , indique-t-il. Il y a des agents de la fédération de chasse, de L’ONF, du personnel de grands domaines de chasses privées du massif de Rambouillet et plusieurs invités : agent de la préfecture, associatifs, élus par- fois. Jeudi soir, nous faisions partie d’un des équipages. Direction la commune forestière d’hermeray via la route de Poigny. Gilles, l’agent de L’ONF (Office national des forêts) qui fait office de pointeur donne les consignes : « Braquer les phares sans aveugler l’automobiliste. Quand nous passons devant des habitations, il faut tout éteindre » . « 580 contacts cette nuit »
Il est 21h, l’agent de L’ONF ouvre la barrière du chemin forestier pour que le 4X4 puisse entrer dans des zones inexplorées. Malgré l’humidité des sols, les chemins abrupts, le conducteur roule dans des lieux où le commun des promeneurs se perdrait.
« A droite ! » annonce un agent de la préfecture invité avec nous au comptage. Le véhicule recule légérement pour observer un animal bondir : un chevreuil. Un autre couché dans le bois se lève à son tour. « Mais les choses sérieuses commencent maintenant ! » annonce le pilote du 4x4 quand nous abordons la plaine. Dans les champs, des lapins et des lièvres courent sous les faisceaux du phare que nous dirigeons, puis des yeux blanc et vert scintillent, des daguets, des chevreuils. Et soudain, à l’orée de bois, des dizaines, une harde s’offre à nous. L’équipe est contente. Le pointeur admire les cervidés par dizaine. « Mais il n’y a pas de coiffé » , note l’agent de la Ficif, autrement
dit de cerf avec ses bois. « La semaine dernière, nous avons eu six blaireaux dans le colza, ils sont de plus en plus nombreux. Des renards qu’on reconnaît aux yeux rouges dans la nuit » , racontent les agents forestiers. Notre équi- page ramène à Stéphane Walczak, plus de 110 animaux comptés. Au total, il ya aura eu « 580
contacts cette nuit, relève le technicien de la fédération de chasse. Nous confrontons nos résultats avec nos collègues du département voisin l’eur-
et-loir. Nous avons ainsi les tendances de l’évolution
des animaux » . Des données précieuses qui vont permettre d’établir les plans de chasse de la prochaine saison.