Toutes les Nouvelles (Rambouillet / Chevreuse)

Les chasseurs comptent les animaux

La fédération de chasse (Ficif) a piloté le comptage des animaux, au cours de plusieurs nuits. Ambiance.

- Philippe Cohen

« Des yeux, ici, à droite !» . Le phare est pointé dans la plaine d’hermeray, au sud de Rambouille­t. Il balaie l’horizon puis s’arrête. Des yeux scintillen­t mais on ne distingue pas ce qui va devenir une, deux silhouette­s. « Deux beaux daguets ! » déclare en connaisseu­r l’agent technique de la Ficif (fédération des chasseurs) en s’armant de ses jumelles. Aussitôt, le lieu précis sur la carte forestière, type et le nombre d’animaux sont reportés conscienci­eusement sur le document. C’est de cette manière que s’est effectué aux cours de trois nuits, le comptage dit au phare. « Il ne se fait que sur autorisati­on préfectora­le pour source lumineuse. Car il est formelleme­nt interdit de le faire autrement » , souligne Stéphane Walczak, le technicien de la fédération de chasse qui pilote toutes les opérations. « Plusieurs équipes partent sur des parcours en étoile sur un territoire de 35 000 hectares de forêt » , indique-t-il. Il y a des agents de la fédération de chasse, de L’ONF, du personnel de grands domaines de chasses privées du massif de Rambouille­t et plusieurs invités : agent de la préfecture, associatif­s, élus par- fois. Jeudi soir, nous faisions partie d’un des équipages. Direction la commune forestière d’hermeray via la route de Poigny. Gilles, l’agent de L’ONF (Office national des forêts) qui fait office de pointeur donne les consignes : « Braquer les phares sans aveugler l’automobili­ste. Quand nous passons devant des habitation­s, il faut tout éteindre » . « 580 contacts cette nuit »

Il est 21h, l’agent de L’ONF ouvre la barrière du chemin forestier pour que le 4X4 puisse entrer dans des zones inexplorée­s. Malgré l’humidité des sols, les chemins abrupts, le conducteur roule dans des lieux où le commun des promeneurs se perdrait.

« A droite ! » annonce un agent de la préfecture invité avec nous au comptage. Le véhicule recule légérement pour observer un animal bondir : un chevreuil. Un autre couché dans le bois se lève à son tour. « Mais les choses sérieuses commencent maintenant ! » annonce le pilote du 4x4 quand nous abordons la plaine. Dans les champs, des lapins et des lièvres courent sous les faisceaux du phare que nous dirigeons, puis des yeux blanc et vert scintillen­t, des daguets, des chevreuils. Et soudain, à l’orée de bois, des dizaines, une harde s’offre à nous. L’équipe est contente. Le pointeur admire les cervidés par dizaine. « Mais il n’y a pas de coiffé » , note l’agent de la Ficif, autrement

dit de cerf avec ses bois. « La semaine dernière, nous avons eu six blaireaux dans le colza, ils sont de plus en plus nombreux. Des renards qu’on reconnaît aux yeux rouges dans la nuit » , racontent les agents forestiers. Notre équi- page ramène à Stéphane Walczak, plus de 110 animaux comptés. Au total, il ya aura eu « 580

contacts cette nuit, relève le technicien de la fédération de chasse. Nous confronton­s nos résultats avec nos collègues du départemen­t voisin l’eur-

et-loir. Nous avons ainsi les tendances de l’évolution

des animaux » . Des données précieuses qui vont permettre d’établir les plans de chasse de la prochaine saison.

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A bord d’un 4x4, un conducteur, un pointeur et deux personnes à l’éclairage.

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