Toutes les Nouvelles (Rambouillet / Chevreuse)
Les profs se sentent délaissés
Une chose les a frappées. C’est le flou qui règne dans le programme des candidats à la présidentielle en matière d’éducation.
« Ils disent ce qui fait plaisir à l’opinion publique mais pas ce qu’ils vont faire précisément. L’education a toujours été un ministère un peu sensible » , juge une professeure de français d’un collège du Sud-yvelines, dont nous tairons l’identité par souci d’anonymat. « Sur la formation des enseignants, je n’ai rien
vu non plus » , lance l’une de ses collègues, perplexe. Manque de moyens, d’enseignants, mais aussi salaires trop peu élevés pour susciter des vocations… leurs revendications sont nombreuses.
Autre sujet qui leur tient à coeur, la réforme du collège, mise en oeuvre cette année. « Ce qu’il faudrait, c’est une refonte totale du collège » , estime l’une d’elles, qui pense que la réforme ne va pas assez loin (une opinion loin d’être majoritaire dans la profession conviennent-elles). « Nous avons moins d’heures de cours effectives devant nos élèves, et notamment les heures de remédiation avec des petits groupes d’élèves. Il y a donc moins d’accompagnement personnalisé. » Pour remédier à la situation, elles proposent des solutions « en interne » . Par exemple « des études dirigées soit par des enseignants volontaires mais rémunérés, soit par des étudiants qui se destinent déjà à l’enseignement afin d’encadrer les élèves. » Elles
dénoncent également « une forme d’inadéquation entre ce qui se passe dans le 2nd
degré et le supérieur. » Les bons élèves ne sont pas forcément ceux qui entrent en fac. « Il y a plus d’élèves que de places en faculté en France. Les universités en viennent aujourd’hui à tirer au sort les élèves qu’elles prendront. C’est un système aberrant ! » dénoncent les enseignantes.