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Décharge en centre-village : les habitants en émoi
Depuis l’été dernier, une décharge s’est installée rue du Lieutel, à proximité immédiate d’habitations. Épaves de voitures, pièces détachées, bidons d’huile, déchets électriques et électroniques comme des téléviseurs ou des ordinateurs. « Une véritable po
Le sentiment d’impuissance du maire
Dès le mois d’août, la municipalité a alerté la DRIEE (Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et
de l’énergie). « Elle a dressé un PV et le préfet a pris un arrêté en novembre mettant en demeure le propriétaire d’évacuer ces déchets avant la fin d’année. Ça n’a pas été respecté. La DRIEE lui a donné un nouveau délai. Le 20 mars, la préfecture lui a imposé une astreinte de… 2 euros par jour pendant deux mois puis de 20 euros jusqu’à ce qu’il se mette en règle avec la législation. On s’efforce depuis des années de préserver notre cadre rural mais on ne sent pas aidé avec des pénalités aussi dérisoires ! Les administrations sont plutôt clémentes sur ce dossier » , s’étonne le premier édile. « Lorsqu’un agriculteur stocke quelques bidons d’huile dans un endroit non adapté, tout le monde lui tombe dessus et il peut se voir retirer ses aides de la Politique agricole commune. Or pour cette décharge, pour l’instant, c’est l’impunité totale. » La mairie a décidé de lancer
une procédure parallèle. Elle a dressé un procès-verbal et a mis en demeure les exploitants
de débarrasser le terrain. « La date est fixée au 3 avril. Si rien n’est fait, nous irons devant le tribunal. Cette décharge est une nuisance à l’ordre public. Outre l’aspect esthétique, il y
a clairement un danger écolo
gique et environnemental » , ajoute François Tois, le premier adjoint. Insalubrité et bruit non-stop
Sans oublier les problèmes que cela pose au voisinage. Certains riverains ont clôturé leur jardin, d’autres ont fait bâtir un
muret. « Cela fait des mois que nous ne pouvons pas profiter de notre jardin. Le bruit de ferraille est insupportable. Ils découpent à la disqueuse et jettent le tout dans des containers, ça fait un vacarme infernal. Et il y a les véhicules qui viennent charger et décharger continuellement. C’est tous les jours et même le dimanche ! Nous nous sommes installés dans ce petit village pour profiter du calme, c’est raté » , témoignent des voisins. Et un autre habitant d’ajouter : « En plus, il y a des rats qui se promènent, c’est insalubre. Ça va rapidement poser un problème sanitaire. » D’autant qu’une usine de conditionnement de produits alimentaires se trouve à proximité.
« On a appelé les gendarmes mais ils nous disent qu’avant de porter plainte, il faut attendre que les procédures en cours aboutissent » ,
poursuivent des voisins. « Dès que l’on dit quelque chose, on reçoit des insultes et des menaces. On vit dans la peur, si on pouvait déménager, on le ferait. »
Mais les maisons alentour, suite à cette installation sauvage, ont déjà perdu 30 % de leur valeur.
« Les exploitants sont venus récemment en mairie. Ils nous ont dit qu’ils allaient se mettre en règle. Ce n’est pas la première fois que l’on entend ça. On demande à voir dans les jours qui viennent. Après, c’est la justice qui sera saisie » annonce le maire. « Il n’est pas question que notre village rural se retrouve déclassé à cause de cette zone de non-droit » , conclut François Tois.