Toutes les Nouvelles (Rambouillet / Chevreuse)
Comment conserver la ruralité en se modernisant ?
Menace des éoliennes, débit Internet calamiteux, terres agricoles grignotées. Dans le Sudyvelines, la ruralité est souvent malmenée. C’est le constat relevé par les différents intervenants du débat organisé jeudi dernier à Ablis à l’initiative de Gilles Schmidt (UDI), candidat aux législatives. Eric Bassi, d’yvelines Environnement a été le premier à décocher une flèche contre les projets d’éoliennes à Allainville et aujourd’hui à Prunay. « Mais ces éoliennes de 150 m de haut envisagées sur des baux emphytéotiques signés par trois propriétaires vont créer aussi des nuisances pour les villages avoisinants d’orsonvile, de Boinville et même Ablis », a-t-il expliqué.
Internet, transport
Tout s’est su par hasard, quand un agriculteur est venu secourir un salarié de JPEE dont le véhicule s’était embourbé. « Il était en train d’installer
un mât de mesure ! » Depuis, la mobilisation des riverains est allée crescendo. « Nous avons 400 signatures et le soutien des élus du Sud-yvelines. Nous avons saisi la CADA (commission d’accès) afin d’avoir accès au permis. » L’autre question qui pénalise les communes rurales est l’absence de débit pour
utiliser Internet « alors que la fibre est à quelques mètres de chez nous, que nous avons sur notre territoire Eutelsat qui diffuse les programmes par satellites à travers le monde ! »
Le maire de Boinville, Jeanlouis Florès a reconnu qu’actuellement « avec 1,5 giga, on ne peut pas faire grandchose en mairie à l’heure de la dématérialisation des documents administratifs ». Il espère la montée en débit promise fin 2017, début 2018, sachant que la fibre n’arrivera pas tout de suite. Cette difficulté est récurrente dans les
villages, a noté Philippe Geslan, président de l’association des
maires ruraux des Yvelines. « À cela s’ajoutent les problèmes de transport. Des jeunes en apprentissage ne peuvent pas signer leur contrat car ils ne peuvent pas se rendre à leur travail », a dit le maire de Méricourt. La baisse des dotations de l’état a aussi un impact plus fort sur les villages : « qui sont mis sous perfusion. Il faut nous redonner les moyens de notre autonomie ». Le maire de Rochefort, Sylvain Lambert a calculé que la commune a perdu 450 000 euros en 4 ans ainsi. « La moitié du budget de fonctionnement. » Jeanpierre Zannier, maire de Raizeux regrette une intercommunalité « imposée plutôt que choisie. On devait faire mieux et moins cher, mais au contraire, cela coûte »
Pour Christophe Robin, président des Jeunes agriculteurs du canton de Saint-arnoult, il
faut veiller à garder des exploitations agricoles « familiales et viables, favoriser la transmission. Nous avons créé un répertoire pour les cédants et les jeunes. Autrement, ce sont de grands groupes qui vont mettre la main sur les terres», a alerté le jeune agriculteur. Une vraie inquiétude. En effet, le président de l’association des maires ruraux des Yvelines a eu vent de grands groupes chinois qui prospectaient pour racheter des terres.
La transmission des exploitations
Christophe Robin qui s’apprête à rencontrer tous les candidats aux législatives de la Xe circonscription, a présenté une charte sur laquelle les futurs élus peuvent s’engager pour préserver un territoire agricole. « À travers une politique fiscale pour aider à l’installation, en facilitant l’accès au foncier », a énuméré l’agriculteur. Travailler main dans la main avec les agriculteurs locaux est possible, a voulu souligner Gilles
Schmidt. « Dans mon hôpital de l’eure, j’ai eu la visite des jeunes agriculteurs. Et je me suis rendu compte qu’il était possible de les intégrer aux futurs marchés de notre restauration. Avec l’aide des élus et de l’administration, nous allons faire des commandes groupées auprès des maraîchers et des éleveurs. L’action politique a un effet. »