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L’équipementier auto séduit l’asie
Rencontrer Christian Janson n’avait pas été facile. Et pour cause. « Mes enfants me disent que Roissy-charles-degaulle est devenu ma nouvelle maison ! » nous confie l’intéressé en nous accueillant dans son bureau généreusement éclairé par d’amples baies vitrées donnant vers le Sud. Et, c’est vrai, être partagé entre l’europe, le Brésil, l’asie du Sud-est, voire Téhéran comme en septembre 2016, lui laisse peu de temps pour profiter des locaux tout neufs du siège de sa société, SEDEPA (Société Européenne d’equipements pour l’automobile), dans le parc d’activité du Bel-air, à Gazeran. Un parc dans lequel il s’est implanté le 30 septembre 2011. Jusque-là, rien d’extraordinaire. Sauf qu’à cette époque, la zone industrielle n’en était qu’à ses débuts.
« SEDEPA a été la première entreprise à s’installer ici, et elle y est restée seule pendant un an, se souvient-il. Cela faisait marrer les restaurateurs du coin qui me demandaient si je n’avais pas peur, tout seul, isolé au milieu de nulle part ! Sans parler des transporteurs qui ne trouvaient pas la rue Clément-ader car ici, nous sommes sur la commune de Gazeran. Ils se présentaient bien à la rue Clément-ader… mais à Rambouillet ! » Un lieu cependant idéal pour l’activité de la société, à proximité de ses principaux clients, PSA, Renault, et le groupe Ligier (voitures sans permis).
Les petites séries
« Nous sommes ce que l’on appelle un équipementier de Rang 1, travaillant en flux financier direct, c’est-à-dire que nous vendons nos produits directement au constructeur,
sans intermédiaire » explique le président. En tant qu’accessoiriste, SEDEPA s’est spécialisé dans les petites séries (Ligier) et les séries limitées (PSA, Renault), avec des volumes de production considérés comme petits,
compris entre 5 000 et 50 000 pièces. Des quantités que les procédures achats/fournisseurs des grands équipementiers leur rendent trop coûteuses, pour la plus grande joie de Christian Janson.
« Je suis sur un marché de niche ! L’année 2016 a d’ailleurs été en très forte progression, avec en prime un Access Innovation Award décerné par Renault pour notre bac de protection de coffre breveté équipant les Kadjar, Captur, Scenic, Clio et Megane. » Une bien belle performance pour cette jeune société de 8 personnes, qui réalise déjà 4 à 5 millions de chiffre d’affaires.
C’est que Christian Janson n’est pas parti de zéro. Lorsqu’il rachète SEDEPA à Jean-paul Guérin, le 30 juin 2009, l’entreprise, basée aux Essarts, a déjà 22 ans d’activité dans le domaine. De plus, le monde automobile n’a aucun secret pour lui, ainsi qu’il le raconte : « J’ai travaillé 30 ans sur le site de l’ancienne Radiotechnique, à Rambouillet, d’abord sous pavillon Philips, puis VDO Mannesmann, Siemens, et, enfin, Continental. J’y ai occupé la fonction de directeur de la filiale des Marchés secondaires & Véhicules spéciaux pour l’europe et l’afrique du Nord. » En janvier 2008, il est victime de sa « crise de la cinquantaine » comme il aime à le rappeler, l’envie de développer son esprit entrepreneurial et d’avoir les « coudées franches » le taraude et il négocie son départ.
Aujourd’hui, SEDEPA possède deux filiales à Hongkong et Shanghai (pour avoir le droit de vendre sur le marché chinois), et des apporteurs d’affaires dans le monde entier, au Brésil, en Inde, Russie, Turquie, Portugal et Espagne. Si la fabrication est externalisée, le siège de Gazeran conserve la maîtrise d’oeuvre du prototypage et de la conception des produits. Au reste leur diversité ne pousse pas à la routine, allant de l’étui en cuir pour carte
de démarrage de l’alpine A110 au seuil de porte éclairé. « Je ne
m’ennuie pas, reconnait Christian devant sa toute nouvelle
imprimante 3D. Le rôle d’un patron de PME est d’avoir une vision à moyen terme, d’avoir un coup d’avance. Il faut que
je sente les marchés. » Un flair qu’il cultive en fréquentant les salons d’électronique automobile internationaux, comme ceux, par exemple, de Taiwan et Hô-chi-min-ville. L’asie toujours !