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Manon recolle les morceaux !

Une céramique en mille morceaux, Manon Saenko vous la rend plus belle qu’avant. Un travail de fourmi. De l’art ? Absolument.

- Daniel BADUEL

Manon Saenko est une jeune restauratr­ice qui pratique déjà depuis plusieurs années. Elle exerce son talent, entre autres, sur un chantier de fouilles à Samra en Jordanie auprès d’une équipe d’archéologu­es qui lui renouvelle sa confiance à chaque campagne de fouilles. « Là, je suis face un immense puzzle, des milliers de morceaux de céramique d’époque romano-byzantine (IIIE - VIE siècles). Il faut nettoyer et rassembler les tessons qui vont ensemble puis les recoller, mais pas avec n’importe quelle colle. Il est essentiel qu’elle soit compatible avec les températur­es du pays », détaille la restauratr­ice.

Redonner vie

Elle participe à des salons pour faire connaître son activité. « Le visiteur est, dans de nombreux cas, surpris qu’il soit possible de réparer un vase, une lampe de chevet, une coupe, etc., un verre en cristal, parce que je restaure aussi le verre et le cristal en mille morceaux », confie-t-elle radieuse. Récemment, elle a participé aux Journées européenne­s des Métiers d'art à Butry-sur-oise (Val-d’oise) et au Salon internatio­nal du patrimoine culturel au Carrousel du Louvre (Sipc) où c’est l’occasion de rencontrer des profession­nels de grande valeur et d’échanger chacun sur ses compétence­s. Elle a eu le bonheur d’être invitée sur le stand de la Chambre régionale des métiers et de l’artisanat d’île-de-france, qui rassemblai­t une sélection de huit artisans d’excellence, ce qui lui a permis de lier de nouveaux contacts profession­nels et de rencontrer des clients potentiels. « Se faire connaître et faire comprendre au public qu’un objet n’est jamais perdu et peut retrouver vie », c’est le message que Manon fait passer. Avant tout, elle suit la procédure habituelle, c’est-à-dire qu’elle réalise des photos des débris de l’objet ou de la pièce qui a été recollée par le client. C’est une précaution pour éviter toute contestati­on. Alors le travail peut commencer. S’il manque une petite partie, elle peut la combler avec un produit qu’elle pose à froid. La colle est aussi importante, selon le matériau : porcelaine, terre cuite, faïence, le choix est différent. Elle peut restaurer une céramique qui a été remontée en démontant le recollage maladroit et lui rendre sa beauté et sonorité initiale.

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Manon Saenko restaure une majolique dont la partie haute, col et anse sont brisés.

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