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Opération séduction pour garder les futurs médecins sur le territoire
Avec des médecins qui partent peu à peu à la retraite et le risque de désertification médicale à moyen terme, la municipalité tente de trouver des solutions pour attirer les futurs médecins sur son territoire.
La Ville s’engage pour la santé. A son initiative, une rencontre a été organisée la semaine dernière entre les médecins généralistes et les internes de l’hôpital.
16 internes formés à l’hôpital
« Rambouillet dispose d’un hôpital et d’une densité de médecins généralistes aujourd’hui encore supérieure à la moyenne nationale. Mais nous préférons prendre les devants. Avec l’évolution démographique, plusieurs médecins vont prendre leur retraite dans les prochaines années or nous voulons maintenir une offre médicale adaptée aux besoins », explique le maire, Marc Robert. Pour se faire, la municipalité a donc organisé cette rencontre.
L’hôpital de Rambouillet compte actuellement 16 internes, soit 16 futurs médecins,
dans ses effectifs. « Quand certains hôpitaux n’arrivent pas à avoir d’internes, nous avons un chiffre très honorable. Cela prouve l’attractivité de notre centre hospitalier », souligne Philippe Gauze, le directeur
de l’hôpital. Et d’ajouter : «A Rambouillet, la taille de notre structure fait que les internes sont très encadrés en étant proches de leurs tuteurs. Les équipes sont resserrées donc davantage disponibles. Les internes bénéficient ainsi d’une formation de qualité.
« Nous bénéficions également d’un plateau technique complet avec le laboratoire d’analyses et l’imagerie. De plus, et c’est très important, nous pouvons les loger. Ça leur évite ainsi de faire des kilomètres pour se rendre sur le lieu de leur stage », souligne Olivier Chauffert, président de la commission médicale de l’hôpital. En plus d’apporter de la jeunesse et d’aider les médecins, des liens se tissent. Dans le passé, certains médecins formés à Rambouillet sont ensuite partis exercer à Epernon ou encore dans la vallée de la Mauldre.
Et c’est bien le souhait la Ville qui espère en garder un deux ou trois sur le territoire, en libéral ou à l’hôpital. « Certains généralistes, comme à Saint-arnoult par exemple, sont inquiets. Ils partiront à la retraite dans trois ans mais ils ne trouvent personnes pour prendre leur suite. Lors de cette rencontre, les internes ont pu discuter avec les généralistes du secteur pour évoquer l’environnement ainsi que les atouts de notre bassin de santé, et ils sont nombreux. Nous sommes là pour les vendre. Entre un hôpital attractif, un réseau de santé médical et paramédical solide, ou encore la mise en place récente du conseil local de santé mentale, nous ne manquons pas d’arguments. Ce conseil prouve que tous les acteurs du Sud-yvelines sont capables de se coordonner pour faciliter l’accès aux soins et améliorer le parcours santé des patients », poursuit Marc Robert.
« Les médecins d’aujourd’hui ne veulent plus travailler comme leurs aînés »
L’autre difficulté à déjouer, c’est sur la façon de travailler des nouveaux médecins. « Ils ne veulent plus travailler comme leurs aînés, seuls dans leur cabinet, en se déplaçant au domicile des patients tard le soir et les week-ends. De plus, la profession se féminise. Sur les 16 internes, 80 % sont des femmes qui vont gérer également leur vie de famille », avance le maire de Rambouillet. C’est pourquoi les maisons de santé, où les médecins peuvent échanger entre eux et pallier aux absences des uns et des autres, se multiplient. Un projet de la sorte est-il dans les cartons à Rambouillet ? Marc Robert répond. « D’ici quelques semaines, c’est le conseil départemental qui va présenter un dispositif d’aides à l’installation des nouveaux médecins dans le Sud-yvelines. Il y a une vraie volonté du Département de répondre à cette problématique. »
En attendant, la mairie va poursuivre ses réunions et rencontres entre afin d’éviter que le territoire ne devienne à terme un désert médical car mieux vaut prévenir que guérir.