Toutes les Nouvelles (Rambouillet / Chevreuse)
Films à l’affiche
La Barbacane de Beynes - Place du 8-Mai-1945. Tél. : 09 78 03 82 15 LE VOYAGE EN BALLON (VF). Sam 16h. MARIE FRANCINE (VF). Mer 14h, 20h30 ; jeu, mar 16h30, 20h45 ; ven 14h15, 21h ; sam 20h45 ; dim 14h15, 18h30 ; lun 14h45, 20h45. RODIN (VF). Mer 14h, 18h
On reproche souvent au Festival de Cannes de faire s’extasier (ou pas) des gens sur des films qui ne sortiront pas avant plusieurs mois, ce qui empêche le grand public de s’y intéresser pendant l’événement. Ce qui n’est tout à fait faux. Mais certains ont la bonne idée de débarquer dans les salles en même temps que sur la Croisette à l’image, cette année, des « Fantômes d’ismaël », qui a fait l’ouverture de la 70ème édition, de « Rodin » et de « L’amant double ». Huit mois seulement après « Frantz », François Ozon est déjà de retour on ne peut plus différent : là où le premier était un mélodrame historique sobre en noir et blanc, le second est un thriller érotique contemporain, mâtiné de psychanalyse. Chloé tombe en effet amoureuse de son psychothérapeute, avec lequel elle ne tarde pas à s’installer… avant de se poser des questions lorsqu’elle tombe sur un ancien passeport doté d’un autre nom, et croise son compagnon à un endroit où il ne devait pas être. La jeune femme va alors tenter d’en savoir plus, quitte à se perdre, physiquement et mentalement, dans un labyrinthe où ses désirs et sa perception vont être mises à rude épreuve, alors que le metteur en scène convoque Alfred Hitchcock (pour le suspense), David Lynch (pour l’ambiance) ou David Cronenberg, pour le thème central que nous ne révélerons pas ici, et une scène particulièrement dérangeante et sensuelle, qui rappelle le cinéma organique du Canadien. Si Mrine Vacth et Jérémie Rénier délivrent des prestations de haut vol, tout ne fonctionne hélas pas puisqu’il arrive parfois qu’ozon frôle le grotesque à force de prendre des risques, ou que l’abus de faux semblants et autres effets de miroir finissent par être contreperformants. Il n’empêche que l’on peut se perdre avec plaisir dans son nouvel opus, jusqu’à une révélation finale et un dénouement que chacun pourra interpréter à sa sauce, en remettant en cause ce qu’il a vu auparavant. Le jury emmené par Pedro Almodovar n’y a toutefois pas été sensible puisqu’il ne lui a remis aucun prix, empêchant ainsi le cinéaste d’inscrire son nom au palmarès cannois. À charge de revanche ?