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Une triangulaire dans la 9e circonscription ?
En cas de triangulaire l’opposant au Front national et à La République en marche, le député sortant (LR) Jean-marie Tétart pourrait être mis en danger.
Le destin de la neuvième circonscription, fief de la droite depuis l’élection d’henri Cuq en 1988, n’a jamais été aussi incertain. Jean-marie Tétart, député Les Républicains (LR) sortant et maire de Houdan, s’inscrit dans la continuité de l’ancien ministre (RPR) de Jacques Chirac. Sophie Primas, la sénatrice-maire d’aubergenville qui était suppléante de Cuq au moment de sa disparition, l’avait brièvement remplacé à l’assemblée nationale en 2010. Elle avait ensuite laissé le siège vacant après son élection au Sénat un an plus tard.
Mission impossible pour la gauche ?
Élu en 2012, Jean-marie Tétart vise maintenant un second mandat. Mais il faudra résister à la menace du Front national (FN) et surtout à celle du candidat de La République en marche (LREM), porté par la dynamique de la victoire d’emmanuel Macron à la présidentielle.
Tous les candidats et les observateurs s’accordent à dire que le découpage de la neuvième est largement favorable à la droite. Pour « noyer » Les Mureaux, plus grosse commune de la circonscription au vote ancré à gauche, d’autres cantons ruraux ont été ajoutés à la circonscription comme ceux de Bonnières, Guerville, Aubergenville et Houdan. Avec environ 135 000 habitants (recensement de 2008), c’est la plus peuplée du département.
Autant dire que ce sera quasiment mission impossible pour la gauche. On pense au candidat socialiste Ali Mohammad, ancien élu des Mureaux, pas vraiment aidé par la situation nationale du PS et les scores faméliques de Benoît Hamon, notamment aux Mureaux et à Aubergenville. Guillaume Quintin, qui se présente pour la France insoumise, pourrait nourrir plus d’espoir. Aux Mureaux, Jean-luc Mélenchon est arrivé largement en tête et a réalisé de bons scores dans d’autres communes. Mais même si l’on prend en compte cette percée mélenchoniste, cela risque d’être insuffisant pour un candidat relativement inconnu des électeurs. Ajoutons que contrairement à 2012 où le candidat EELV Mounir Satouri avait reçu le soutien du PS, la gauche part cette fois en ordre dispersé.
LREM rebat les cartes
À l’heure où La République en marche bouscule le paysage politique, utiliser les chiffres de 2012 comme référence serait peu judicieux. Si l’on se fie aux résultats les plus récents, ceux de la présidentielle, le sort de la circonscription pourrait se jouer lors d’une triangulaire au second tour. Cas unique dans les Yvelines, quatre formations politiques ont obtenu plus de 18 % des voix !
Avec 23,25 % des suffrages sur la neuvième à la présidentielle, LREM fait la course en tête. Viennent ensuite Les Républicains (21,45 %), puis le Front national (21,11 %), et enfin la France insoumise (18,89 %). Rappelons que les deux candidats arrivés en tête se maintiennent automatiquement au second tour, tout comme ceux ayant réuni 12,5 % des voix des inscrits. L’histoire le montre, les électeurs ne votent pas de la même façon à la présidentielle qu’aux législatives, l’hypothèse d’une quadrangulaire, bien que possible, est donc très peu probable.
Avec une telle répartition des voix, difficile de dégager clairement un favori. C’est sans doute le leader départemental du Modem Bruno Millienne qui inquiète le plus Jean-marie Tétart.
Triangulaire dangereuse pour Tétart
Mais pour avoir toutes les chances de conserver son siège à l’assemblée, le maire de Houdan devra se qualifier sans le FN, représenté par le conseiller municipal de Meulan Emmanuel Norbert-couade. Ce dernier, qui a promis de mener une campagne de terrain importante, croit d’ailleurs en ses chances de qualification au second tour. En cas de triangulaire avec LR et le FN, Bruno Millienne pourrait tirer son épingle du jeu au second tour en profitant du report des voix d’une partie des électeurs de gauche. On assisterait à la fin de près de 30 ans d’hégémonie de la droite.