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« Un manque à gagner à compenser » pour la ligue de l’enseignement
Acteur majeur de l’éducation populaire et de la solidarité, la Ligue de l’enseignement voit un oiseau noir apparaître dans le ciel bleu de ses beaux projets. Si la réserve parlementaire est supprimée, certaines activités vont certainement disparaître de la longue liste de son programme d’animations. « Il y aura certainement un manque à gagner, que nous devrons compenser, prédit Laurent Guilhaudin, secrétaire général de la Fédération des Yvelines de la Ligue de
l’enseignement. Je pense en particulier à des actions en faveur de la connaissance de la robotique dans les collèges que j’aurais aimé développer. Pour les financer, j’aurais demandé aux députés de nous
soutenir. » L’avenir du subventionnement parlementaire de la manifestation Ready To Go est aussi dans une incertaine tourmente.
Toucher aux actions républicaines
Des jeunes en services civiques avaient été recrutés dans
le Mantois, pour dynamiser des foyers sociaux éducatifs dans des
collèges. « Nous avions reçu l’aide de la députée Françoise Descamp-crosnier, afin de promouvoir les valeurs de la République et de laïcité au sein d’établissements scolaires. Et nous comptions solliciter éventuellement son successeur,
Michel Vialay, pour
reconduire le dispositif. » Le secrétaire général est inquiet pour le devenir de ses projets. Et de rappeler que Benoît Hamon a soutenu des associations affiliées à la Ligue de l’enseignement.
Pour autant, le responsable associatif comprend la démarche du gouvernement, en quelque
sorte. « Il est normal qu’une loi sur la moralisation de la vie publique soit écrite pour plus de transparence, réagit-il
également. Mais il aurait fallu consulter les associations et notre avis n’a pas été sollicité. Je proposerais de mettre en place un cadre pour évaluer le travail de chacune avant d’octroyer les subventions. Là, ce serait acceptable. Mais mettre un coup de pied dans ce qui est une fourmilière de manière aussi radicale n’est pas une bonne idée. »
D’autant plus que les députés, proches des acteurs de leur territoire, seraient tout à fait dans leur rôle en choisissant des associations : « Une confiance s’établissait alors », se rappelle Laurent Guilhaudin.
La nouvelle mesure s’ajouterait aux coupes sombres dans les budgets octroyés aux collectivités, depuis deux ans, qui ont déjà fortement impacté le tissu associatif.