Toutes les Nouvelles (Rambouillet / Chevreuse)
La gendarmerie traque les motos trop bruyantes
Vitesse, traversée de poids lourds malgré les interdictions… Les incivilités routières empoisonnent la vie de certains villages. Toutes les Nouvelles proposent une série de reportages sur le bord des routes. Aujourd’hui, rendez-vous en vallée de Chevreuse
Les différentes brigades mobiles de la région, Rambouillet, Chevreuse et Magny, organisent chaque week-end des contrôles routiers dans le secteur de Chevreuse, où les motos vrombissantes sont présentes en nombre.
Il est environ 15 h ce dimanche après-midi. Deux patrouilles s’apprêtent à quitter la gendarmerie de Chevreuse pour effectuer différents contrôles routiers dans le secteur. Le lieutenant Quelin explique la procédure : « Les jours de forte affluence où les motards sont présents en masse, nous mettons en place différents contrôles à Senlisse, Dampierre, en bas de la route des 17 tournants et à Cernay. Nous effectuons des contrôles de vitesse avec des radars mobiles. L’axe le plus fréquenté est Senlisse Dampierre. Il y a trois types de contrôles : alcoolémie, stupéfiants et excès de vitesse. » De l’utilité de la chicane Les gendarmes traquent également l’absence de chicane, la pièce métallique à l’intérieur des pots d’échappement, qui amplifie le bruit du moteur. Le but de la manoeuvre pour le conducteur est de faire rugir le moteur. Pour les motards parisiens, le retrait de la chicane leur permet de se faire entendre par les automobilistes sur le périphérique malgré le bruit alentour, ce qui les rassure.
Ils peuvent la remettre le week-end mais souvent ils la gardent sous la selle. « En cas de contrôle ils la remettent en notre présence. Pour autant, ils n’échappent pas à l’amende de 90 € mais ils peuvent repartir. En revanche, en l’absence de chicane, la moto est immobilisée jusqu’à récupération de la pièce. C’est pourquoi nous essayons de stationner près d’un parking. » Dans certains modèles récents, la pièce est totalement intégrée et impossible à ôter. Peu d’accidents mortels
Les gendarmes n’ont pas de sonomètres mais ils peuvent apprécier à l’oreille la nuisance sonore. Elle est la plus problématique sur le secteur avant l’alcoolémie ou la consommation de stupéfiants. Les motards apprécient de venir se détendre le week-end dans ce poumon vert qu’est la vallée de Chevreuse et la vitesse fait partie de leur plaisir.
« On déplore peu d’accidents mortels cependant. Ils roulent souvent en petits groupes d’amis ou en famille, reconnaît le lieutenant Quelin. Le patron de l’ermitage, point de rencontre des motards au milieu des Vaux-de-cernay, collabore avec nous pour favoriser un comportement raisonné des motards. 10 ou 15 % des motards maximum ne respectent pas les codes. »
À Senlisse, où les gendarmes se postent un moment, les motards sont en règle et les contrôles se passent bien. L’un d’entre eux, quadragénaire expérimenté, engage la discussion. « Il ne faut pas confondre les motards avec les jeunes parfois irrespectueux sur des deux- roues de moins de 50 cm3. Pendant 4 ou 5 ans, j’ai cessé de venir ici, c’était le bazar. Les conducteurs confondaient balade et circuit. Aujourd’hui, c’est plus calme. Une moto, c’est comme une Ferrari, quand vous roulez, vous aimez entendre le bruit du moteur, d’où le plaisir de retirer la chicane. » Il assure rester en deçà du seuil de décibels autorisé même sans la chicane. Cependant, devant les forces de l’ordre, il l’a remise dans le pot d’échappement pour être en règle. Françoise Boyer