Toutes les Nouvelles (Rambouillet / Chevreuse)

Un dernier tour de piste pour Popeck à Sèvres

HUMOUR.

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C’est là qu’il se révèle au public. Il restera un mois à l’affiche de l’olympia en 1986 ! Les fans le retrouvero­nt ensuite au cinéma, notamment auprès de Louis de Funès dans Les Aventures de Rabbi Jacob puis dans Cousin Cousine. Il fait passer à travers les continents de la francophon­ie toutes religions confondues, un courant de sympathie et de bonne humeur.

Le théâtre va aussi lui réussir. Il a joué aux côtés de Michel Roux dans la pièce de François Joffo Face à face au Théâtre du Palais royal pour plus de 300 représenta­tions ; il a revêtu l’habit d’harpagon dans L’avare de Molière où Popeck réussi à perdre son célèbre accent ; il a triomphé au Théâtre Rive Gauche dans son spectacle Y’en a encore en réserve. Cette fois-ci c’est donc « la dernière fois » promet l’artiste indémodabl­e.

Corto Maltese reprend du service

Avec le capitaine Haddock, Corto Maltese est peut-être l’un des plus célèbres marins de l’univers de la bande dessinée. Là s’arrête la comparaiso­n, car au niveau du caractère, du style et des aventures, nous sommes aux antipodes.

Corto Maltese est revenu avec une quatorzièm­e aventure, Equatoria, sous la plume de Días Canales et Ruben Pellejero. Cette fois-ci, le légendaire homme à la casquette quitte Venise en 1911 en quête d’un mystérieux objet rapporté des croisades, Le miroir du prêtre Jean. Un temps, il espère s’arrêter à Malte, mais la piste le conduira dans les jungles de l’afrique équatorial­e. Entretemps, elle lui fera déjouer un attentat contre Winston Churchill, rencontrer Aïda, une journalist­e, Ferida, une exploratri­ce à la recherche de son père disparu, ou encore Afra, une ancienne esclave peu bavarde.

Sans être en rupture, l’image de Corto tranche dès la couverture. Il prend plus les allures d’un aventurier, ayant laissé sa vareuse au vestiaire mais l’arme à la ceinture. Pour une fois, pas de mer, pas d’oiseaux du large mais une végétation dense et mystérieus­e. Corto apparaît dans un puits de lumière, en contreplon­gée.

Albert Dupontel est l’un des meilleurs cinéastes français en activité, n’en déplaise à tous ceux qui veulent réduire son travail à des comédies énervées aux accents burlesques. Certes, l’échec du « Créateur » en 1999 l’a tenu éloigné de la mise en scène pendant sept années, et « Le Vilain » ne l’est pas autant qu’espéré, et reste son opus le moins convaincan­t à ce jour. Mais il risque aujourd’hui de réunir tous les suffrages avec « Au revoir là-haut » : aussi bien les aficionado­s de son cinéma que ceux du livre homonyme de Pierre Lemaître. Car c’est bien au très apprécié Prix Goncourt 2013 que s’attaque le papa de « Bernie », lauréat du César du Meilleur Scénario Original pour « 9 mois ferme », qui signe ici le plus ambitieux de ses films. Et de très loin. Il faut dire qu’avec une reconstitu­tion du Paris de l’après-première Guerre Mondiale et une incroyable scène de tranchées, il ne fait pas les choses à moitié pour sortir de sa zone de confort avec cette histoire de soldats qui montent une arnaque aux monuments aux morts pendant les Années Folles. Il ne faut pourtant pas longtemps pour se sentir en terrain connu. La reconstitu­tion a beau être impeccable, des décors aux costumes en passant par la photograph­ie, obtenue avec le concours d’un coloriste, les thèmes portés par ces personnage­s de laissés pour compte, à l’écart de la société, cadrent parfaiteme­nt avec le reste de sa filmograph­ie. Avec un soupçon de Jean-pierre Jeunet (pour qui il a tourné « Un long dimanche de fiançaille­s », situé à la même époque), de Buster Keaton et surtout de Charlie Chaplin, dont l’influence se fait plus que jamais sentir chez Albert Dupontel, pour la façon qu’à ce dernier de traiter des sujets graves avec un ton plus léger. Et comme bien souvent, le casting donne dans le sans-faute, à commencer par son partenaire Nahuel Perez-biscayart, qui accroît ici ses chances de remporter un César l’an prochain, après sa prestation dans « 120 battements par minute », avec ce rôle de gueule cassée qui se cache derrière des masques qui illustrent fort joliment son parcours et ses émotions. On regrettera juste des seconds rôles féminins sous-utilisés, même si ce défaut n’empêche pas le film de se situer dans le (très) haut du panier de la production française de 2017.

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