Dans l’ouest parisien, il reste moins de 20 producteurs laitiers

Pour le président de la chambre d’agriculture, Christophe Hillairet, la crise du beurre se préparait depuis longtemps… Et elle en annonce d’autres : « Il n’y a plus aucune ferme laitière qui se monte dans notre région. Nous sommes à moins de 20 producteurs laitiers entre les Yvelines, l’essonne et le Val-d’oise. On a fait crever nos producteurs qui travaillent 7 jours sur 7 et 12 heures par jour ! » La faute pour le président des agriculteurs d’ile-de-france vient « des grands groupes comme Danone et Lactalis qui préfèrent se servir en Pologne et en Ukraine », témoigne Christophe Hillairet. Il y a quelques mois, il a visité une ferme laitière de 15 000 vaches en Ukraine dont les clients étaient les grands transformateurs français. « Làbas, l’ouvrier est payé 100 euros par mois. Du coup on déstructure la filière. On a en France, des grands groupes qui font des marges sur les agriculteurs, qui gagnent moins que le smic, c’est de l’esclavage ; le producteur ne se verra pas payer le lait plus cher, il est juste la variable d’ajustement ! ». L’autre question est de donner « sa vraie valeur aux produits agricoles. C’était normalement l’objectif des Etats généraux de l’alimentation (organisés par le gouvernement). Nous considérons que c’est de la poudre aux yeux ! » Pour Christophe Hillairet, le prochain problème, la prochaine pénurie « ce sera le scandale du fromage. Les mêmes grands groupes détiennent par exemple 80 % du camembert… » Le bras de fer entre les grands transformateurs et la grande distribution ne va pas tarder et entraîner les mêmes conséquences que pour le beurre.