Toutes les Nouvelles (Rambouillet / Chevreuse)
Tim Dup sort son premier album
Tim Dup. Un pseudonyme court et efficace avec lequel la scène de la chanson française devra sans aucun doute compter. C’est en tout cas ce que l’on peut souhaiter de mieux à ce jeune musicien rambolitain de 22 ans aux débuts prometteurs. Son premier album, Mélancolie Heureuse, vient en effet de sortir sous le label Columbia, une major qu’il n’est point besoin de présenter.
Poésie et vie quotidienne
Dans notre édition de février 2015, nous avions découvert Timothée Duperray (son vrai nom) chez lui, à La Clairière, alors qu’il réfléchissait à une proposition d’universal Music, la maison qui venait de le remarquer. Trois ans plus tard, Tim a fait son chemin, sans se précipiter.
« J’ai voulu prendre mon temps avant de m’engager, afin de mûrir mon projet. Ceci est passé par la scène, les concerts, beaucoup de rencontres avec les gens du métier, des prises de contact avec les maisons de disques, ainsi que l’appui de L’EMB (Espace Michel-berger) de Sannois. À partir du moment où j’ai réussi à intéresser un tourneur, j’étais prêt, et j’ai signé chez Columbia. »
Le résultat est à la hauteur de l’attente : un CD 14 titres aux styles mêlant musique électronique, piano et chant, offrant un champ d’expérimentation très vaste à la voix douce et souple de Timothée. Le texte est poétique, souvent propice au slam que les rythmes hip-hop engendrent souvent. La vie quotidienne est également source d’inspiration. Pour preuve, TER
Centre, le dernier morceau du disque, dont l’ambiance parlera immédiatement aux abonnés de la ligne Paris-le Mans.
« C’est une bulle qui a gonflé lentement pendant les quatre ans, lorsque je faisais l’aller-retour Rambouillet-paris pour mes études. Au quotidien, je n’y pensais pas trop et puis, un jour, c’est venu : j’ai écrit un texte d’une traite, pendant les 34 minutes du direct Paris-rambouillet. Désormais c’est comme ça que je travaille, je laisse les choses mûrir un moment et le texte me vient d’un coup ! »
Dès les premiers morceaux du disque, on remarque immédiatement la présence du piano, l’instrument de prédilection de Timothée. « Je n’ai pas de formation de conservatoire. En fait, le piano me sert de base rythmique pour créer, avec le chant. Piano/voix, tel est mon centre minimaliste. Les arrangements viennent ensuite se superposer. »
Le titre Une envie méchante est le nouveau clip qui accompagne aussi la sortie de l’album. Tim Dup y évoque le sort d’une jeune mannequin qui se suicide.
Synthèse des styles
On sent de l’assurance chez ce musicien, de l’indépendance aussi. Pour lui, rien que de très naturel, comme il l’explique. « J’appartiens à une génération qui ne supporte pas les codes et les étiquettes. La technologie nous y a aidés. J’ai passé ma jeunesse à explorer différentes musiques sur ipod de façon aléatoire. Cela m’a donné la culture du brassage, du métissage, que les titres soient anciens ou nouveaux, qu’ils soient jazz, classique, reggae, rap, electro, chanson. C’est un peu ce qui m’a donné le goût du hip-hop. C’est amusant de voir que le rock des années 70 était contestataire, alors que la jeunesse actuelle est plutôt tournée vers une synthèse des styles. »
Et cette passion toute neuve plaît aux « anciens » du métier. Souchon l’apprécie, quand Miossec ou Benjamin Biolay, entre autres, lui ouvrent la première partie de leur spectacle. Pour Tim, c’est tout bénéfice si l’on peut dire. « Je fais de super rencontres. Ce qui me plaît chez tous ces artistes, c’est qu’ils n’ont jamais cherché à faire consensus, et c’est sans doute pour ça qu’ils durent. Ils sont simples, gentils, hyperinspirants, passionnés et jusqu’au-boutiste. C’est une joie de discuter avec eux dans les loges. Je pense aussi que ça leur fait plaisir de voir les jeunes générations continuer à chanter en français ! »
Souchon, Biolay, Miossec, Louane…
Aujourd’hui, Timothée Duperray habite Paris. Après une licence, Il a suivi les cours du CELSA (communication et journalisme) à la Sorbonne, et vient de terminer son master1. Une formation qu’il espère être en
« corrélation » avec sa carrière musicale qui, désormais, a pris son envol. Ainsi, Tim travaille-t-il déjà sur un 2e album. Il est sollicité par les plus grands pour écrire des chansons. Il vient d’écrire pour la chanteuse Louane. Et déjà, des voix évoquent son nom pour les Victoires de la musique….