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La fin de l’année est le temps béni des arnaqueurs

SÉCURITÉ.

- F. Desserre

Les fêtes de fin d’année sont le temps béni des arnaqueurs en tous genres. La vente des calendrier­s figure en tête de ce mois de décembre.

La semaine dernière, le major Fabienne Boulard, de la police nationale, est allée à la rencontre des seniors de Saint-cyr-l’ecole. Avec un seul maître mot : de la prudence.

Facteurs, pompiers et éboueurs

Cela fait des années que le major arpente les salles municipale­s, les mairies, les centres sociaux pour y distiller ses connaissan­ces en la matière. Elle sait pertinemme­nt qu’en ce moment, ce sont les fameux vendeurs de calendrier­s qui font leur recette auprès des plus âgés. « Et pas que. Chacun de nous peut être victime. Dans le village où je réside, une personne est passée. Elle est repartie les mains pleines ! Malheureus­ement, ces genslà ne connaissen­t pas la crise et font de belles semaines. » Par tradition, les facteurs, les pompiers et les éboueurs sont les profession­nels habitués à sonner à notre porte. Pour le facteur, pas de problème. Il est connu. Les pompiers sont toujours en uniforme et délivrent un reçu. En revanche, pour les éboueurs, c’est une tout autre histoire.

Selon les communes et les arrêtés, ils ne sont pas toujours autorisés à faire du porte-àporte.

« Ensuite, parce qu’il n’y a rien de plus facile pour un escroc d’enfiler un gilet jaune et une combinaiso­n et de se faire passer pour ce qu’il n’est pas », détaille le major Boulard.

Pour la policière, pas question de refréner une envie de générosité. « L’idéal est de préparer une petite enveloppe et de la remettre directemen­t à la personne qui ramasse les poubelles, près de son camion. Au moins, on est certain du destinatai­re. »

Avec humeur, elle capte très facilement un auditoire très attentif, évoquant des anecdotes croustilla­ntes, telle une victime qui avait caché des biens à l’intérieur d’un poulet… » « Le 17, c’est votre numéro »

Dans la salle, Jacqueline, 85 ans, est très à l’écoute. Elle a subi, en août dernier, un vol par fausse qualité. Quand Fabienne Boulard aborde la question, elle tient un peu plus fermement dans sa main la mésaventur­e qu’elle a couchée sur une vieille enveloppe. « Je rentrais de courses et une dame me tenait la porte. Elle m’a aidée à monter chez moi en expliquant qu’elle faisait une enquête pour la mairie. Et puis elle m’a demandé si j’avais de la monnaie sur 50 euros. J’ai regardé dans ma boîte et suis repartie dans mon salon. Là, elle a voulu aller aux toilettes. Et puis elle est partie très vite. Deux ou trois jours après, j’ai constaté que ma boîte avait disparu, ainsi que celle contenant mes bijoux et l’alliance de mon mari malade. Elle a usé de ma confiance ! Ici, je suis certaine que je vais apprendre des choses pour mieux me protéger. »

Son espoir a été comblé. Le major lui a dévoilé la stratégie la plus efficace pour sa sécurité : « On ne laisse jamais entrer chez soi un inconnu, aucun agent des eaux ou de l’électricit­é qui n’a pas pris rendez-vous par courrier. Et si un policier vient, on lui demande sa carte au format carte de crédit. On la scrute recto et verso. Et en cas de doute, on compose le 17. C’est le numéro de la police, mais c’est surtout votre numéro ! »

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Le major Fabienne Boulard (à g.) a présenté certains détails qui permettent de ne pas se faire avoir, comme le numéro d’identifica­tion de chaque policier qui doit figurer sur le brassard.

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