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Malaise à l’hôpital de Rambouillet
Activité en baisse, déficit en hausse
En juillet, le directeur de l’hôpital, Philippe Gauze, annonçait que la situation financière allait en s’améliorant. Un constat que ne partagent pas les membres du collectif de défense et de développement de l’hôpital de Rambouillet, bien au contraire. « Le déficit explose »
« D’après nos informations, il s’avère que le déficit explose. Il atteindra plusieurs millions en fin d’année. Estce un mensonge de la direction, de l’incompétence ou les deux ? La question mérite d’être posée. Et que font les présidents du conseil de surveillance, de la commission médicale d’établissement et les autorités politiques locales ? », s’interroge Michel Espinat, membre du collectif.
Selon lui, le déficit se creuse notamment suite à l’instauration des groupements hospitaliers de territoire, mis en place en 2016 par la ministre de la Santé, Marisol Touraine.
« L’hôpital de Rambouillet se retrouve sous la coupe de l’hôpital Mignot, à Versailles. Les directions réorganisent les services, souvent contre l’avis des équipes médicales. Résultat, ici, l’activité est en baisse, notamment dans les services clés de médecine, obstétrique et chirurgie. Celui de réanimation est à nouveau en danger. Et sans réa, pas de chirurgie. Avec la tarification à l’acte, la sanction financière est rapide. Moins d’argent, moins d’activité, moins d’activité, moins d’argent… La direction semble s’orienter vers
de graves mesures concernant le dimensionnement de l’hôpital et l’organisation médicale », poursuit Michel Espinat.
Dans quel but ? « Démanteler progressivement l’hôpital de Rambouillet à la faveur de celui de Versailles. Pour faire grossir l’hôpital Mignot. Et encore, lui aussi rencontre des difficultés. La politique nationale vise à diminuer l’offre de soins pour faire des économies sur le budget de la Sécurité sociale », avance Max Neveu, ancien médecin anesthésiste et vice-président du directoire de l’hôpital de Rambouillet.
Pour les membres du collectif, la situation de l’hôpital telle qu’ils la décrivent est également due à l’équipe de direction en place.
« Un climat délétère »
« Son autoritarisme installe un climat délétère au sein de l’établissement. On assiste à une valse des chefs de service. L’ancien chef de service d’ophtalmo faisait près de 500 opérations de la cataracte par an, aujourd’hui il n’y en a plus et des consultations sont régulièrement annulées. En chirurgie viscérale, les deux chirurgiens les plus importants sont désormais à temps partiel. En cardiologie, le chef de service est parti. En ortho, le nombre d’intervention est passé d’une cinquantaine par semaine à une ou deux actuellement. En raison de l’action dictatoriale de la direction, les médecins quittent le navire. Ils travaillent dans un milieu qui ne connaît pas la pénurie. Ils se recasent facilement », commente Max Neveu.
Face à ce constat, le collectif compte agir rapidement. « Nous allons écrire au maire, à la députée et au président du Sénat ainsi qu’à tous les maires du territoire », explique Michel Espinat. Le collectif demande « une nouvelle équipe de gouvernance à l’écoute des personnels hospitaliers et des patients. Nous réclamons également des moyens financiers exceptionnels pour relancer l’activité médicale. »
« Il faut que les patients viennent se faire soigner à Rambouillet »
Avec le système actuel de tarification à l’acte, la survie de l’hôpital passe aussi par les patients Sud-yvelinois. « Il faut que les gens continuent à venir se faire soigner à l’hôpital de Rambouillet en étant exigeant et en soutenant le personnel qui fait tout son possible ! »
Le collectif compte organiser prochainement une rencontre entre le personnel et les médecins et réfléchit à mettre en place une pétition. « Nous nous battons pour la survie de l’hôpital. Notre souhait le plus cher serait de dissoudre ce collectif, ce qui signifiera qu’il n’aurait plus de raison d’être, mais nous en sommes encore très loin. »
De son côté, malgré nos sollicitations, la direction de l’hôpital n’a pas souhaité réagir.