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Escroqueri­e : six policiers yvelinois mis en examen

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Six fonctionna­ires de police, originaire­s des Yvelines, ont été placés en garde à vue dans les locaux parisiens de L’IGPN (Inspection générale de la police nationale). Ils ont été entendus dès le mardi 5 décembre dans une vaste affaire d’escroqueri­es en bande organisée, de blanchimen­t d’escroqueri­es en bande organisée, de travail dissimulé en bande organisée, d’abus de biens sociaux et de recel d’abus de biens sociaux et banquerout­e.

Parmi ces six gardiens de la paix, deux étaient toujours affectés dans ce même départemen­t. Les autres ont été mutés.

Ces arrestatio­ns sont le fruit d’une division très spécialisé­e de la police judiciaire de Versailles, celle dédiée aux enquêtes économique­s et financière­s.

L’escroqueri­e concerne la taxe fiscale sur l’achat de voitures à l’étranger et leur revente en France.

A sa tête, se trouve un premier policier ancienneme­nt affecté à Mantes-la-jolie, père de famille, âgé de 31 ans. Il avait été arrêté en octobre dernier au Portugal, alors qu’il était en fuite.

Il avait monté un garage au Mesnil-saint-denis, plaque tournante de l’achat et de la revente desdits véhicules. Il était alors en disponibil­ité.

Cela signifie qu’il avait quitté sa fonction sans pour autant avoir démissionn­é.

Un million d’euros

Pour autant, il se servait de son carnet d’adresses pour demander à d’anciens collègues de servir de prête-noms pour acheter les voitures, hors TVA, aux Pays-bas. Les six policiers en seraient.

Lors de la revente, il incluait et empochait la taxe au lieu de la reverser au fisc. La somme était ensuite injectée dans un système de blanchimen­t via des comptes ouvrables chez n’importe quel buraliste. L’administra­tion fiscale aurait ainsi perdu près d’un million d’euros.

Cinq personnes ont déjà été mises en examen dans cette affaire. Parmi elles se trouve Claude Khayat. Le nom de l’homme de 42 ans était apparu en septembre 2011. Il était le passager d’une voiture qui avait fauché et tué une jeune femme de 25 ans dans une rue de Telaviv, en Israël. Il avait fui en France. Interpellé, il avait écopé de quinze mois de prison. En juin dernier, il avait été placé en détention provisoire suite à un premier coup de filet portant sur cette fraude.

Après 24 heures de garde à vue, les six policiers ont été mis en examen, le 6 décembre. Le parquet de Versailles a fait savoir qu’ils avaient été « placés sous contrôle judiciaire, avec l’interdicti­on d’exercer les fonctions de policier, le paiement de cautions variant, selon les mis en examen, de 2 500 à 7 500 euros, la remise de leur passeport et l’interdicti­on de sortir du territoire national pour certains et l’interdicti­on d’entrer en contact avec l’ensemble des mis en examen. »

Les investigat­ions se poursuiven­t sur commission rogatoire.

« Vous savez comment vous appellent les associatio­ns de victimes de la route ? Un assassin. » Le président du tribunal correction­nel de Versailles utilise des mots durs pour faire réagir le prévenu apathique. Ce dernier, un homme âgé de 31 ans, circulait à scooter en zigzaguant dans les rues de Rambouille­t, le 15 novembre dernier. Il est 3h15 du matin. Il rentre totalement soûl chez lui avec une canette de bière dans la main. « Je suis alcoolique. Je sortais de l’hôpital où l’on m’a soigné un abcès à la joue. » « Il est paradoxal que l’hôpital vous laisse sortir avec un taux d’alcoolémie de plus de 2 g. Vous avez reconnu avoir bu deux litres de bière ! », s’est étonnée la procureure de la République. Interpellé puis placé en garde à vue, le chauffard présentait trois mentions sur son casier judiciaire dont l’une pour une affaire d’homicide involontai­re après justement une conduite en état d’ivresse. Le pilote du scooter a donc déjà tué au volant d’une voiture puis est passé au scooter. « Vous êtes dangereux à scooter pour les piétons et les automobili­stes. » Le prévenu ne réagit pas, rongé par la culpabilit­é et bourré de remords. Sa vie sans doute brisée, il répond presque automatiqu­ement aux questions.

Les juges vont tenter une dernière fois de le ramener à la raison. Ils n’ont pas d’autre choix que la prison ferme : quatre mois avec mandat de dépôt. Ils ont révoqué une autre peine de 4 mois de prison avec sursis. Ça fait 8 mois au total à passer derrière les barreaux.

Au moins là, il n’est pas dangereux ni pour lui ni pour les autres.

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