Toutes les Nouvelles (Rambouillet / Chevreuse)
Le village deux fois en deuil
■CERNAY-LA-VILLE Dans la même nuit, celle du 7 au 8 décembre, deux grandes figures de la commune ont tiré leur révérence. François Roche, collectionneur de cartes postales et Philippe Rocher, ancien président du foyer rural et acteur de la vie locale.
Son humour pince-sans-rire et sa gentillesse manqueront aux habitants de Cernay et même au-delà. C’est toute la vallée de Chevreuse qui est en deuil. Avec le décès de François Roche à l’âge de 84 ans, elle a perdu l’un de ses plus fervents défenseurs.
C’est en 1970 que François Roche est venu s’installer dans la commune. « Un pionnier », comme il aimait à le dire, qui a investi la première résidence nouvelle de Cernay.
Celui qui travaillait alors dans les relations publiques pour le compte d’une entreprise agroalimentaire, est tombé immédiatement sous le charme des Yvelines et de son patrimoine remarquable.
C’est en 1974, un peu par hasard, qu’il a débuté une collection de cartes postales anciennes datant du début du XXE siècle. Il a chiné dans les brocantes, les salons, est même allé frapper à la porte des anciens pour se procurer des documents. « La recherche de cartes, c’était mon violon d’ingres. Elles me permettaient de voir ce qui avait changé ou pas et surtout de découvrir des coins que je ne connaissais pas encore », expliquait-il.
Au total, en plusieurs dizaines d’années de collection, François Roche a amassé près de 10 000 cartes postales anciennes sur la Vallée de Chevreuse et la forêt de Rambouillet. Il a ainsi couvert un large secteur allant d’orsay aux Essarts d’un côté et de Guyancourt à Hermeray de l’autre. 24 ouvrages sur la région
Puis un beau jour, entre ses cartes postales anciennes et les photos récentes qu’il prenait en partant à la découverte de nouveaux lieux, il a eu une idée.
Faire un livre. « Les cartes postales sont fragiles et peuvent disparaître suite à un vol ou un incendie. Les publier permettait de leur donner une vie plus longue.
D’autre part, j’avais à coeur de faire découvrir aux Yvelinois leur région qu’ils connaissent
parfois si mal », expliquait-il. Au final, de 1985 à 2012, François Roche a publié pas moins de 24 ouvrages classés par villages et secteurs.
Durant ces 27 années, il n’a travaillé qu’avec une seule maison d’édition, L’arbre aux papiers.
Elle tenait à coeur de cet amoureux de la nature et protecteur de l’environnement car elle imprimait ses livres sur du papier recyclé.
Claude et Annie, des proches de François Roche, se rappellent : « Il adorait la nature, détestait les coupes sauvages, épargnait les mauvaises herbes. Sa femme rétablissait l’équilibre. Intransigeant, il ne supportait pas le laisser-aller, les poubelles qui traînent. C’était un contemplatif, il aimait fouiner, ramasser, collectionner des bouteilles anciennes par exemple. Souvent sur le terrain, il lança avec la Sauvegarde, des pétitions qu’il faisait signer sur des tréteaux le dimanche aux cyclistes ou aux promeneurs. Jamais violent, il disait les choses avec calme et pondération, mais sa plume était acérée. »
C’est grâce à lui et à sa formidable collection de cartes postales anciennes que Toutes les Nouvelles a pu sortir les deux hors-séries Rambouillet d’hier et d’aujourd’hui.
La rédaction adresse ses plus sincères condoléances à la famille et aux proches de François Roche.
François Roche était marié et avait deux filles. Ses obsèques seront célébrées vendredi 15 décembre, à 15h, en l’église de Cernay-la-ville.