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N10 : les petites histoires d’une grande route

Laurent Carré, 48 ans, est professeur d’histoire-géo. C’est grâce à ses visuels et ses textes que ce dossier a été réalisé. Rencontre avec passionné qui rêve de redonner ses lettres de noblesse à la N10 qui n’a pas à rougir face à la mythique N7.

- M.V.

Son site sur la nationale cartonne

765 La km, nationale relie Paris 10, à longue Hendaye, de à la frontière espagnole, en passant par Chartres, Tours, Poitiers ou encore Bordeaux. Dans les Yvelines, elle va de Versailles à Ablis, soit une portion de près de 50 km.

Cette route, Laurent Carré, 48 ans, la connaît par coeur. « Nous la prenions dans ma jeunesse avec mes parents pour partir en vacances. J’habitais en Touraine et nous allions à Royan, l’été », raconte-t-il, lui qui a toujours habité à proximité.

Son intérêt pour l’époque des Trente Glorieuses mais également sa passion pour les véhicules anciens (il possède douze Citroën d’époque) font faire le reste : ce professeur d’histoiregé­ographie en Indre-et-loire va approfondi­r le sujet.

« J’ai acheté de vieilles cartes routières Michelin ce qui m’a permis de suivre les modificati­ons du tracé. Puis, grâce à la magie d’internet, il a été facile de trouver différents documents, photos d’archive et cartes postales anciennes », ajoute-t-il. En 2009, il lance son blog On est heureux sur la Nationale 10. Quelques années plus tard, il trouve un éditeur et se lance dans l’écriture d’un livre. « J’avais rencontré Thomas Dubois, qui avait illustré un ouvrage sur la N7. C’est lui qui m’a incité à me lancer. »

Qu’on se le dise, la N10 n’a rien à envier à sa consoeur la N7. Certes, la nationale 7 a été une voie importante lors de l’antiquité pour se rendre en Italie. Puis, après un gigantesqu­e bond en avant, on peut dire qu’elle a été mise en valeur avec la célèbre chanson de Charles Trénet. Elle mène au soleil sur les rivages de la Méditerran­ée mais, sur la côte atlantique aussi, il y a les vacances, le soleil et la baignade !

Un patrimoine Laurent Carré compte bien le

faire savoir. « Les communes et les entreprise­s le long de la N 7, sur le même modèle que la route 66 aux États-unis, en ont fait un label touristiqu­e. Des restaurant­s en profitent, des objets de merchandis­ing sont créés… Je compte bien enclencher ce mouvement. La N10 a son mot à dire. Cette autre route des vacances est aussi un axe au caractère patrimonia­l chargé. »

Et de détailler : « Au départ, c’était une voie romaine. Puis elle a été empruntée par les pèlerins de saint-jacques de Compostell­e. Par exemple au Perray, se trouve la croix Saint-jacques, un obélisque surmonté d’une croix dont les origines remonterai­ent à Louis XV. Elle est toujours en place sur le bord de la route en direction de Rambouille­t. Plus tard, en 1940, elle fut la route de l’exode avant de devenir celle des grandes migrations estivales, notamment pour les Espagnols et les Portugais. C’est hallucinan­t de penser que jusque dans les années 70, au Perray la déviation ne s’est faite qu’en 1976, tant de trafic passait par les petites communes du sud des Yvelines. Coignières, par exemple, était la première étape gastronomi­que pour les gens qui partaient de Paris, le matin. » Le professeur pourrait en

parler pendant des heures. « Je suis toujours à la recherche de témoignage­s et de documents », souligne celui qui est aussi le président de l’associatio­n Nostal’10.

A l’heure des autoroutes, de la vitesse et du prix, le charme des nationales est sans égal. Allons donc la découvrir.

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On est heureux sur la Nationale 10. Laurent Carré, professeur d’histoire-géographie, est l’auteur du livre

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