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Rambouillet, l’ancienne voie des rois
L’ancienne N10 a été déviée de Rambouillet par l’est depuis 1958. Cette voie qui passait par la ville puis prenait la direction de Gazeran, a été nommée N306 après avoir perdu son statut de nationale. Elle contournait le parc du Château, passait devant le monument dédié aux soldats américains. On peut la retrouver en passant devant le Buissonnet et la Villa Marinette. Auparavant l’ancienne route nationale épousait la route des rois qui ont fait Rambouillet. Aussi les alignements d’arbres témoignent de ce passé glorieux. Sur l’ancienne N10, on admire les grilles du fameux château de Guéville aux abords de Saint-hilarion. Plus loin, une borne rouge et jaune évoque une route de Paris à Bayonne. Alors l’ancienne N10 se confond avec les chemins de Saint-jacques de Compostelle.
C’est par cette voie que le comte de Toulouse se rendait dans le château et son parc plusieurs fois remaniés. C’est par l’ancienne N10 qu’en 1786, Louis XVI en créant la Bergerie fit venir d’espagne les moutons Mérinos. Napoléon Ier l’empruntera pour y faire construire le palais du roi de Rome. À la fin du XIXE siècle, la route fut celle des présidents de la République dont le château fut la résidence.
Cette ancienne route empruntait la place Félix-faure, avant de se diviser en deux tracés distincts. Le premier est classé N10 jusqu’en 1949, il poursuit vers Chartres par Epernon et Maintenon.
Elle fut délaissée par les automobilistes de l’après-guerre qui lui préférèrent la grande ligne droite de la Beauce de la N191 jusqu’à Ablis puis de la N188 jusqu’à Chartres. Ce choix de la rapidité avait d’ailleurs été fait dès 1903 par les organisateurs de la course Paris-madrid.
Depuis 1949, la nationale 10 quitte donc Rambouillet vers le sud et devient une large route droite comme un « I » à travers la plaine de Beauce.
Personne n’y croyait plus… C’était le serpent de mer du Sud des Yvelines. L’élargissement de la N10 sur son passage à Rambouillet aurait dû être enterré. Mais depuis deux mois, le dossier est remis au-dessus de la pile du préfet de Région. Les grands élus, à l’image de Gérard Larcher, président du Sénat, ont aussi défendu à fond le projet de mise à deux fois deux voies de l’axe au sud du département. Si la portion entre Ablis et Rambouillet avait été faite, celle passant devant la cité présidentielle est devenue un véritable point noir de la circulation. Sous la mandature de Jean-paul Huchon, le financement de la mise à 2x2 voies avait été écarté, sous la pression des élus écologistes alors. Mais désormais, le préfet de la région Île-de-france a décidé de l’inscrire au prochain plan Etat-région. Un budget à hauteur de 30 millions d’euros sera alloué et va libérer Rambouillet de ce « goulot d’étranglement », comme le souligne Marc Robert, maire et président de l’agglomération Rambouillet Territoires. Des milliers de véhicules bloqués aux heures de pointe qui envahissent aussi la ville pour contourner l’obstacle et saturent des rues comme celle de La Louvière.
L’intervention du préfet était urgente car le dossier DUP (déclaration d’utilité publique), monté sous le mandat de Gérard Larcher, prenait fin et perdait sa validité en juin 2018. Aussi, pour préserver sa validité de la DUP, l’agglomération de Rambouillet Territoires va mettre la main à la poche et participer à hauteur de 625 000 euros à la première phase des travaux qui débutera au printemps. Il s’agira de lancer des travaux d’aménagement entre les sorties du Moulinet et du pont de la Droue, en venant de Paris