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Train : la ligne N, c’est toujours l’enfer
Cela fait neuf ans que la Perrotine Brigitte Cipière utilise la ligne N pour se rendre à son travail, à Paris. « En temps normal, je mets trois heures aller-retour pour effectuer le trajet. Mais depuis trois ans, la situation se dégrade énormément », note l’usagère. Train annulé, train supprimé, train en retard, panne générale…. « Et en plus, c’est très difficile d’obtenir des informations. On nous rétorque que l’on devrait prendre la voiture ou l’avion si nous ne sommes pas contents. Au lieu de faire ce genre de réflexions, la SNCF ferait mieux de réfléchir à améliorer sa communication et à mettre en place des plans B. Plusieurs fois, j’ai dû rentrer en stop depuis Saint-cyr ! »
Quelque peu agacée, Brigitte fait le bilan des préjudices lourds qu’engendrent les dysfonctionnements de la ligne. « Pour ma part, j’ai abandonné l’idée d’obtenir un poste de chef de service au sein de mon entreprise. Mes fréquents retards ne jouent pas en ma faveur et la direction préfère prendre une personne qui habite Paris. Auparavant, j’essayais de compenser en travaillant sur le temps de ma pause déjeuner mais là, ce n’est plus possible. » Et d’évoquer également les conséquences sur la vie étudiante de ses deux filles. « Pour celle qui est en prépa, nous avons été obligés de lui prendre une chambre à Paris. Celle qui est étudiante en licence à l’université de Saintquentin, si elle arrive en retard en cours, c’est ennuyeux mais encore plus lorsqu’il s’agit d’examens ! Je n’imagine même pas le quotidien des familles avec des enfants en bas âge à aller chercher à la crèche ou l’école… » « On nous a retiré les toilettes ! » Selon Brigitte Cipière, il n’y
a pas de doute, « la ligne N
se tiers-mondise. » Outre les nombreux soucis évoqués, il y a un élément qui pourrait prêter à sourire mais qui scandalise
véritablement la Perrotine. « On nous a retiré les toilettes sur cette ligne ! Le mercredi 6 décembre, j’ai passé cinq heures dans les transports. Aucun WC dans la rame. Débarquée sur un quai glacé à La Verrière à pas d’heure, après avoir changé à Versailles puis Saintquentin, j’ai fini par aller faire pipi derrière la gare. Il faut savoir que l’accès à des toilettes et un combat des ONG dans le monde. L’accès à des WC indique le niveau de progrès d’un pays et le respect dû aux femmes. Or la ligne N arrive à nous faire régresser… c’est une honte. » « La SNCF m’a tuée »
Et d’ajouter : « On nous dit qu’elles avaient été supprimées entre le Perray et Montparnasse car les voyageurs étaient sales. Les personnes qui prennent le direct depuis Rambouillet doivent être beaucoup plus propres que nous puisqu’ils bénéficient de toilettes… Plutôt que de raconter des inepties qui culpabilisent les voyageurs, je préfère entendre les vraies raisons. En l’occurrence, que cette option a permis de à la SNCF de faire des économies. » Autre cheval de bataille de la voyageuse : « Que la SNCF qui nous demande d’être compréhensifs lors des retards et des suppressions de trains fasse de même de son côté. Quand je vois des contrôleurs en civil, des agents armés avec des chiens, le tout pour coincer un petit jeune qui n’a pas payé son ticket de 6,15 euros pour relier Trappes à Montparnasse, ça m’agace. A eux de faire preuve de compréhension sur ce genre de comportement quand le service n’est pas rendu. » Brigitte Cipière a la désagréable sensation que la SNCF « ne respecte pas ces voyageurs. Pourtant, je trouve les gens assez calmes. C’est sans doute dû à un sentiment d’épuisement. Les gens subissent et n’ont plus la force de réagir. » L’usagère du Perray, quant à elle, a pris la plume pour envoyer une lettre intitulée La SNCF m’a tuée à différents responsables de la SNCF et aux élus. « Ca m’a fait beaucoup de bien ! Maintenant, on verra bien le résultat. »
Valider c’est le début du voyage , NON, le début du voyage c’est quand il y a un train et qu’il part à l’heure! Brigitte Cipière