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« Elle n’a pas contribué au développement de Saint-cyr »
Sur les panneaux, elle s’appelle départementale. Mais dans la mémoire des anciens, elle est restée nationale. La 10, comme on la résume encore, n’a pas toujours été ainsi, une voie qui permet de traverser rapidement Saint-cyr-l’ecole pour se rendre à Versailles, et inversement pour se diriger vers le sud du département.
En fait, elle est comme une rivière qui n’a jamais quitté son lit. L’axe existait déjà comme voie romaine, à peu de chose près suivant le même tracé. Il servait de liaison entre les marchés de Poissy, de Dreux et de la Normandie.
Ce n’est qu’au fil du temps que la vie s’est installée autour, « surtout des auberges, des bistrots, un relais de poste pour changer de cheval, puis une épicerie, détaille l’association histoire et patrimoine de Saint-cyr-l’ecole. La N10 a toujours été un axe de commerce. Il y avait d’ailleurs un octroi à l’entrée, qui a été démoli au bénéfice de l’automobile. »
Entre-temps, la N10 aura connu une alternance de terre en son centre, pour les chevaux, et des pavés sur les côtés. Le tramway y passera, menant jusqu’à la gare de Versailles Rivegauche. Il sera remplacé par des bus à compter du 15 juin 1937.
Ici, la voie gardera le souvenir du passage de la course automobile Paris-madrid, en 1903. Elle survivra tant bien que mal au bombardement de la seconde Guerre mondiale qui rasa la ville dans sa quasi-totalité. La 2e division blindée libérant Paris, le Tour-de-france seront de la partie. Entre 1974 et 1975, elle changera radicalement avec le
percement du tunnel permettant de réduire les embouteillages.
Chargée d’histoire donc, mais pas forcément aimée. « Elle n’a pas contribué au développement de Saint-cyr, soutient l’association. Au contraire. Elle a toujours été et sera toujours une voie traversante. Le tunnel a permis de réduire les bouchons, mais beaucoup de commerces ont périclité. Les automobilistes ne s’y arrêtent plus. Ils passent. »
Pour l’anecdote, il fut un temps où la vitesse y était encore plus rigoureusement réglementée qu’aujourd’hui
Le 17 septembre 1904, le maire Auguste-eugène Tournerie a pris un arrêté pour limiter les accidents : pas plus de 12km/h. Un chiffre qu’il faut ramener aux capacités des voitures de l’époque.