Nos pires voisins 2 C

ertaines choses changent. Et d’autres pas du tout. Sur le papier, cela ressemble à la plus plate des banalités, mais c’est la meilleure façon de décrire la situation des Radner lorsque nous les retrouvons : alors qu’ils s’apprêtent à accueillir leur deuxième enfant, ils décident de déménager en banlieue et ne mettent pas longtemps à trouver un acheteur potentiel. Sauf que ce dernier a 30 jours pour se rétracter, et c’est ce moment que choisit une sororité étudiante pour s’installer dans la maison voisine. Celle qu’occupait justement la fraternité dont Mac et Kelly avaient réussi à se débarrasser. Et c’est reparti comme en 2014, avec un enchaînement de coups bas destinés, de part et d’autre, à faire craquer l’adversaire. Malgré sa capacité à nous arracher quelques (sou)rires, « Nos pires voisins 2 » n’évite pas un léger sentiment de déjà-vu. Surtout que, dans un premier temps, l’ex-ennemi du couple, Teddy, aide les nouvelles voisines à gagner, pour se venger, avant de changer de camp. Et c’est d’ailleurs à ce moment-là que le long métrage va au-delà de la comédie pure. Formé au sein de l’écurie de Judd Apatow, le réalisateur et scénariste Nicholas Stoller, déjà aux commandes du premier opus, possède aussi cette faculté à agrémenter le délire de sujets plus humains et notamment la difficulté de devenir adulte, que ce soit lorsque Mac et Kelly pensent être de mauvais parents ou quand Teddy a le sentiment d’avoir raté sa vie. Un peu de profondeur bienvenue au sein d’un film qui n’évite pas le trash lorsqu’il s’agit d’être efficace, quitte à flirter avec le vulgaire, et qui confirme que Seth Rogen est bien l’un des acteurs comiques américains les plus sympathiques du moment, avec son allure de nounours et son gros rire, tandis que Zac Efron, de plus en plus bodybuildé, a définitivement dit adieu aux « High School Musical » qui l’ont lancé. Et si l’on signe de suite pour retrouver les deux comédiens ensemble sur grand écran, entourés de l’excellente Rose Byrne et de seconds rôles tout aussi solides qu’ici, autant que ce soit dans une toute autre aventure qu’un épisode 3, qui risquerait de trop sentir le réchauffé et de moins nous amuser que cette fois-ci. Maximilien Pierrette