Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)
Le parvis RolandNadaus divise
Pour le dernier conseil municipal avant les vacances, mardi 5 juillet, les conseillers municipaux étaient amenés à se pencher sur l’opportunité de donner au parvis de l’hôtel de Ville le nom de l’ancien maire Roland Naudaus*, maire socialiste de Guyancourt de 1983 à 2012. Aujourd’hui retiré de la vie politique, c’est surtout sa qualité d’homme de lettres et de poète, auteur d’une soixantaine d’ouvrages, qui a soulevé la polémique lors de ce vote.
« Personnalité clivante »
« Formidable bâtisseur, à l’origine de la politique de mixité sociale de la Ville et ayant fait de Guyancourt ce qu’elle est aujourd’hui » pour les uns, « personnalité
clivante » pour les autres. Ce qui est sûr, c’est que cette proposition de renommer de son nom le parvis ne fait pas consensus.
Dans l’opposition notamment, Laurence Trochu ( LR), a répondu à une lecture d’un passage de son recueil Les noms
de la Ville, par d’autres extraits choisis de son oeuvre. « Le caractère pornographique de ces textes réduit la femme à un objet sexuel» , dénonce le groupe d’opposition Osons Guyancourt, qui a donc demandé le report de cette dénomination « au nom de la dignité de la femme » Le PCF et le Front de Gauche, par la voix de Philippe Tramcourt, ont eux proposé une autre déno
mination, celui de « parvis de la citoyenneté » . « Nous sommes un certain nombre à souhaiter une personnalité moins clivante et moins marquée
politiquement » , a par ailleurs déploré Juliette Sniter (EELV), qui a elle aussi voté contre cette délibération.
L’adjoint au maire Bernard Tabarie, dont Rolland Nadaus a été le père en politique, a salué « la grande ouverture d’esprit de Roland Nadaus, y compris en politique » . « La culture fran- çaise c’est aussi de la provocation, a-t-il justifié concernant ces passages controversés. Écoutez Georges Brassens, qui n’a pas toujours usé d’un vocabulaire très châtié, et qui est pourtant un très grand poète » , a-t-il déclaré.
Au final, cette délibération a tout de même été adoptée à la majorité. Devant cette levée de boucliers, le maire de Guyancourt François Deligné (PS) a suggéré que les noms de « Benoîte et Flora Groult », deux soeurs romancières connues pour leur engagement féministe, soient ajoutés à la liste des noms à don- ner à l’avenir aux rues et places de la Cité des poètes. Une proposition émise par Juliette Sniter. Sur internet, une pétition contre cette dénomination de l’hôtel de Ville a été publiée à l’initiative d’un habitant. Le groupe Osons
Guyancourt promet quant à lui d’organiser une manifestation pour protester contre ce choix.