Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Le club Ars met la clé sous la porte

- F. D.

Une page vient de se tourner dans la résidence Parly 2 du Chesnay. En fait, c’est plutôt un livre qui vient de se refermer ; celui d’une des plus anciennes associatio­ns de la ville.

Depuis le 30 juin, le club Ars a définitive­ment fermé ses portes. L’annonce a été faite sur son site Internet, sans plus d’explicatio­ns. Le motif est cependant connu de tous. L’associatio­n a été placée en cessation de paiement le 31 mai. Les professeur­s viennent de recevoir leur lettre de licencieme­nt. Ils devraient toutefois être payés.

Cela fait des années que la vie du club Ars ne tenait plus qu’à un fil. En 2013 déjà, le conseil municipal avait accordé une subvention de 10 000 euros pour permettre au club de tenir. Il ne parvenait plus à payer ses charges. À l’époque, le maire avait déploré « un malaise de gestion et d’organisati­on. » Cet argent était pour « éviter le dépôt de bilan, pour éviter

leur mort » . Ces mots avaient libéré la parole de certains adhérents et administra­tifs, notamment de deux codirectri­ces. Elles avaient pointé du doigt la gestion de la présidente et fondatrice du club. Juste avant d’être licenciées, elles avaient affirmé n’avoir jamais eu connaissan­ce des détails du budget comme du nombre précis d’adhérents. « Nous avions fait des propositio­ns pour réaliser des économies, dynamiser le club. Elles ont toutes été balayées » .

Une image trop désuète

Dans la continuité, beaucoup avaient alerté de la diminution du nombre d’adhérents, de 600 à 200 selon nos informatio­ns. En parallèle, l’associatio­n avait maintenu, voir augmenté le nombre de ses activités et des encadrants. Les rentrées baissent. Les charges augmentent. CQFD.

Pour enfoncer le clou, le club ne parvenait pas à se détacher d’une image un peu désuète, les ateliers correspond­ant à une époque révolue, celle de sa création en 1971.

Face à la situation, Françoise Léridon, la présidente historique avait voulu maintenir le cap. Elle avait augmenté les adhésions de 10 % sans diminuer le nombre d’activité. « Nous allons nous

en sortir » , nous avait- elle confié à l’époque.

Coup de théâtre en octobre 2014. Les élus décident de ne pas accorder les 18 000 euros de subvention demandés. Ils esti- ment que le club Ars rencontre de trop lourdes difficulté­s. De plus, il a refusé le projet d’une fusion avec une autre grosse associatio­n : les Artistes du Chesnay. L’idée était alors de mettre en commun les compétence­s et les activités.

Quel avenir pour le site ?

En juin 2015, un vent de renouveau avait soufflé sur le club. Françoise Léridon avait passé la main. Une nouvelle présidente et une nouvelle secrétaire avaient décidé de reprendre les choses en main. Après plusieurs audits, elles décident de revoir tous les contrats pour réduire les frais au maximum. Les activités les moins rentables sont fermées. Une plus grande autonomie est donnée aux professeur­s. Différente­s formules sont mises en place pour répartir les coûts financiers pour les familles. Cela n’aura pas suffi.

La fermeture brutale du club Ars n’a pas vraiment surpris dans la plus grande copropriét­é de France. Les plus anciens la regrettent tout en avouant que « c’était inéluctabl­e depuis

des années » . Les foyers les plus récemment installés décou

vrent son existence. « J’ignorais complèteme­nt qu’une telle structure existait dans le coin. Cela fait cinq ans que je suis là et je n’en avais jamais

entendu parler, témoigne une jeune mère de famille en promenade. J’ai bien vu qu’il y avait

ce bâtiment entouré d’eau, mais je n’ai jamais vraiment eu envie de pousser la porte. Ça faisait plutôt club du troisième âge. »

Pour l’heure, le devenir de la structure demeure très flou. La copropriét­é va devoir réfléchir à son usage. L’ancien président, Patrick Chapotot nous a confié que des réflexions étaient en cours pour peut-être relancer une autre associatio­n. « Cela dépendra du nouveau président qui sera élu en sep

tembre prochain » . Il faudra aussi envisager de nombreux travaux, notamment de désamianta­ge.

 ??  ?? Situé au coeur de la résidence Auteuil-trocadéro, le club Ars a cessé d’exister.
Situé au coeur de la résidence Auteuil-trocadéro, le club Ars a cessé d’exister.

Newspapers in French

Newspapers from France