Pion : quel visage pour le futur quartier ?

URBANISME. D’ici quelques années, Versailles ne comptera plus huit quartiers mais neuf, avec celui de l’ancienne caserne Pion. Après la dépollution du site et la destruction des vieux bâtiments, place maintenant à la réflexion sur son avenir.

Aménagement. Certains diraient que c’est un serpent de mer. Que va devenir le site de l’ancienne caserne Pion ? Vaste sujet qui commence à prendre forme avec le lancement, le 8 juillet dernier, de la concertation préalable à l’aménagement du site. Celleci se déroulera jusqu’à la fin du mois de septembre.

Libéré par l’armée il y a déjà plusieurs années, le site est un véritable enjeu pour la ville de Versailles avec ses 20 hectares d’emprise au sol, dans un secteur où les espaces disponibles sont rares. Au nord, le site est bordé par une propriété privée, sur la commune de Saint-cyrl’école. À l’est se trouve le parc du château de Versailles et le Grand Canal ; au sud, la RD10 et à l’ouest, la voie ferrée de l’ancienne grande ceinture et au-delà, des terrains appartenant à la SNCF, l’inra ou encore l’université Pierre et Marie Curie.

Priorité au paysage

« Le ministère de la Défense a mené une réflexion avec l’ensemble des partenaires concernés pour rechercher des solutions pertinentes de reconversion du site, explique la Ville de Versailles. Ainsi, la recomposition paysagère, intégrant les dimensions historique et patrimoniale, a été identifiée comme point fort du projet et ce quel que soit le programme retenu. »

Si un véritable projet n’est pas encore sur la table, il est certain que le site accueillera des loge- ments et des activités tertiaires. Une zone constructible de 8 hectares est située au sud du site. Mais il sera aussi question de verdure, le site étant voisin du parc du château de Versailles. La révision du PLU de Versailles (plan local d’urbanisme) intègre d’ailleurs ces conditions. « Toute la stratégie consiste à réfléchir par rapport à l’existant et la présence historique du château de Versailles, souligne François de Mazières, le maire.

Le groupement Michel Desvigne Paysagiste - Inessa Hansch Architecte, Une Fabrique de la ville et Tribu, a mené une mission d’études pour déterminer les conditions paysagères du futur visage de Pion. « Les constructions devront s’inscrire dans le respect de la préservation des vues et des perspectives du château » , souligne le groupement. Ainsi, une bande arborée en limite du parc deviendra un espace inconstructible, dans la continuité de l’allée de Saint-cyr. Une marge de recul végétalisée sera aussi conservée le long de la RD10. Le groupement préconise aussi « d’ouvrir les logements sur la nature » , de « favoriser le vivre ensemble » , de protéger le site des « nuisances sonores » et de « maîtriser la place de la voiture » . Cela pourrait passer par la création d’un « cordon boisé » qui créerait une « barrière aux nuisances sonores et visuelles liées aux voies ferrées » , d’accueillir « des stationnements complémentaires à ceux du quartier au sein de grands mails plantés » . En somme, Pion devrait devenir une citéjardin, à l’image de la politique