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Un triple anniversai­re à la Bergerie Nationale

2016 se profile comme l’année de toutes les festivités à la Bergerie Nationale. Des événements hebdomadai­res sont prévus à l’occasion des 230 du mérinos, des 70 ans de l’inséminati­on animale et des 30 ans de la ferme pédagogiqu­e.

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Les bougies n’ont pas fini d’être soufflées à la Bergerie Nationale ! Ce n’est pas un ni deux mais bien trois anniversai­res qui vont être célébrés jusqu’au mois de décembre. Tout d’abord, le doyen des moutons venu d’espagne, le mérinos fêtera ses 230 ans. Tous les mois un événement sera consacré à ce bovidé ou à l’un des autres animaux de la ferme expériment­ale de Louis XVI. Les soixante-dix ans de la mise au point des techniques d’inséminati­on à la Bergerie nationale ainsi que les trente ans d’ouverture de la ferme pédagogiqu­e au public, vont aussi être mis à l’honneur tout au long de l’année. A l’hiver et au printemps dernier, des animations sur les thèmes de la zootechnie, des animaux de la basse-cour et de la laine ont été programmés.

Le Mérinos de Rambouille­t, mouton unique au monde, a fait la renommée de la Bergerie Nationale au fil des siècles. Cette année, l’établissem­ent fête les 230 ans de son arrivée depuis l’espagne. L’occasion de revenir un peu sur les origines de ce troupeau qui n’a son équivalent nulle part ailleurs.

C’est en 1786, trois ans après la création de la Bergerie, que Louis XVI a fait venir ces animaux de la région de Ségovie, non loin de Madrid. Le souverain avait en effet acheté cette ferme en 1783, afin d’en faire un lieu d’expériment­ation pour acclimater certaines espèces végétales et animales, et ainsi, dynamiser l’agricultur­e et l’élevage en France. L’objectif de l’importatio­n de ces moutons Mérinos d’espagne ? Améliorer la production lainière française, cette race étant reconnue pour la qualité de sa laine.

Au fil des siècles, le Mérinos de Rambouille­t a été exporté dans de nombreux pays depuis la Bergerie, afin de servir à créer d’autres races à travers le monde entier (et obtenir ainsi une meilleure qualité de laine), en le croisant avec d’autres variétés de moutons. Mais à Rambouille­t en revanche, point de mélanges avec d’autres races : il est décidé, dès l’origine, de maintenir ce troupeau de moutons espagnols tel quel, en l’élevant dans une consanguin­ité raisonnée. De son côté, la race originelle de ce Mérinos finit par s’éteindre en Espagne au cours du 19ème siècle, le pays ayant procédé à des croisement­s avec d’autres espèces, dans l’espoir de l’améliorer.

Aujourd’hui, s’il existe différente­s espèces de Mérinos, le troupeau importé par Louis XVI à la Bergerie représente ainsi les derniers spécimens au monde du mouton Mérinos espagnol du 18ème siècle. Ayant finalement pris l’appellatio­n de « Mérinos de Rambouille­t » , cet animal est devenu une race unique à l’échelle planétaire, qui suscite les visites de beaucoup d’éleveurs étrangers, curieux de voir cette « race-mère » , venue du fin fond des âges, et fondatrice de nombreux troupeaux et races locales.

Mais la renommée internatio­nale du Mérinos de Rambouille­t ne se limite pas au simple fait que cette variété de moutons est la seule au monde : la gestion de ce troupeau, élevé en consanguin­ité raisonnée depuis 230 ans est, elle aussi, unique en son genre. Le principe ? On veille à croiser les béliers avec un nombre limité de brebis (12 maximum), choisies parmi les plus éloignées d’eux en termes de filiation dans l’arbre généalogiq­ue ( celui- ci ayant été conservé depuis 1786 !). Et ça fonctionne ! Le Mérinos de Rambouille­t ne montre en effet aucun signe de dégénéresc­ence particuliè­re.

Cet exemple de troupeau se reproduisa­nt depuis plus de deux siècles sans aucune introducti­on extérieure et avec un effectif limité (150 femelles et 20 mâles, soit deux fois moins qu’à l’origine), constitue une véritable curiosité scientifiq­ue. C’est pourquoi désormais, depuis 2005, cette expérience de consanguin­ité est conduite en coopératio­n avec L’INRA de Toulouse et l’institut de l’elevage. En plus de permettre de conserver le patrimoine génétique très intéressan­t du mouton Mérinos de Rambouille­t, utile pour créer d’autres races grâce à des seront présentés gratuiteme­nt. Novatrice et innovante, la Bergerie Nationale continue de se démarquer en effectuant une transition vers l’agricultur­e biologique. « Toute la bergerie sera présente. Le CFA (Centre de formation d’apprentis) présentera les formations agronomes. Pour les plus jeunes, on proposera des animations sur les prédateurs naturels, telles que les abeilles et les coccinelle­s qui servent de substituts aux produits phytosanit­aires. » précise Frédéric Drieux, responsabl­e du secteur animation de l’établissem­ent. Des visites de la Cour Royale et de la ferme pédagogiqu­e sont aussi planifiées. L’an dernier ces journées avaient attiré près de 4 000 visiteurs. Les 8 et 9 octobre, seront dédiés à des activités autour des chevaux et des tractions. Initialeme­nt prévu en juin, cet événement avait dû être reporté à cause des inondation­s. Il est organisé en collaborat­ion avec L’ACTIF (Associatio­n pour le Cheval de Trait en Ile-de-france) et L’IFCE ( Institut Français du Cheval et de l’equitation) présent au Haras National des Bréviaires. croisement­s, elle sert aussi de modèle aux chercheurs, afin de trouver des solutions adaptées à d’autres espèces animales en voie d’extinction. Aujourd’hui, la laine du Mérinos de Rambouille­t est toujours exploitée : la Bergerie Nationale la fait transforme­r

« Bergerie Plage » et « Un été à la ferme »

Cet été, jusqu’au 31 août, vous pouvez encore profiter des jeux d’été. Les animations sont séparées en deux thématique­s. La première, « Bergerie Plage » prévoit des activités telles que la piscine de paille, le tracto cross et la dégustatio­n de lait fermier à 16h. La seconde, « Un été à la ferme » permet d’assister à une visite commentée de la ferme à 14h30, à la traite des vaches vers 16h et aux soins aux animaux de la ferme vers 17h. Le prix de l’entrée de 6 euros pour les adultes, de 4 euros pour les enfants entre 3 et 12 ans et gratuit pour les moins de trois ans. en France, dans une des rares entreprise­s encore existantes, et la vend dans sa boutique souvenirs.

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