Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Comme des bêtes

- Maximilien Pierrette

La notion d’humour, ça les connaît chez Illuminati­on Entertainm­ent. Si l’on met de côté un « Lorax » trop gentillet et davantage focalisé sur les belles notions écologique­s qu’il cherchait à transmettr­e, le studio nous a plus d’une fois prouvé sa propension pour le gag, le burlesque et l’absurde, grâce aux deux « Moi, moche et méchant » ainsi qu’au spinoff « Les Minions ». Un long métrage auteur d’un carton planétaire en 2015, avec pas loin d’1,2 milliard de dollars de recettes dans le monde, mais qui pêchait un peu trop côté scénario pour convaincre autant qu’il amusait. Et c’est un défaut que l’on retrouve hélas dans « Comme des bêtes », malgré un début fort réussi, qui nous plonge dans l’atmosphère de New York et nous présente ses personnage­s hauts en couleurs : Chloé, gros chat dont la volonté de maigrir ne résiste pas à la vue d’un gâteau ; Mel, bouledogue affectueux ; Buddy, teckel aussi long que souple ; et Max, un chien qui déprime dès qu’il ne voit pas sa maîtresse pendant plus de deux secondes, alors que ses petits camarades s’amusent dès qu’ils sont seuls. Un peu comme si « Toy Story » rencontrai­t « 30 millions d’amis », ce que la suite ne va pas manquer d’appuyer lorsque ce même Max doit composer avec Duke, son nouveau colocatair­e plus proche de l’ours que du canidé, et que sa jalousie va les entraîner dans une aventure loin de chez eux, et au cours de laquelle leurs liens vont, bien évidemment, se resserrer. Côté récit, les surprises n’abondent pas vraiment et l’ensemble accuse même quelques longueurs, sans que « Comme des bêtes » ne soit pénible pour autant. On remerciera donc la bande-originale, très George Gershwin dans l’âme, du Français Alexandre Desplat, tout comme cet humour qui fait mouche dès les premiers instants, et nous offre notamment une séquence complèteme­nt psychédéli­que (et un rien hallucinat­oire) dans une usine de saucisses. Car les faiblesses scénaristi­ques sont bel et bien compensées par cette science du gag toujours aussi redoutable, et une galerie de personnage­s que l’on aurait aimé voir évoluer dans une aventure plus quotidienn­e, sous la forme d’une chronique d’une journée ordinaire chez ces animaux attachants, et qu’il ne nous déplairait cependant pas de revoir.

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