Une messe interreligieuse en mémoire de Jacques Hamel

La messe dominicale s’est tenue en la cathédrale Saint-louis de Versailles. Il était en mémoire de Jacques Hamel et des victimes du terrorisme, ce 31 juillet. Monseigneur Eric Aumonier, évêque que Versailles officiait, aux côtés de six prêtres, dont le vicaire général Patrick Bonafé, pour cet office emprunt de ferveur auquel assistaient des représentants des confessions juive et musulmane. Des Musulmans dont les instances nationales cultuelles avaient appelé en fin de semaine à se rendre aux messes dominicales catholiques. À l’encontre de notre religion

Appel modestement entendu au vu de l’assistance, dimanche matin, à Versailles. Mohamed Ould kherroubi, présidait la délégation locale, en homme habitué aux rencontres interreligieuses, dynamiques et régulières dans la cité royale.

« Les Musulmans sont affligés, atterrés, révoltés, après ce qui s’est passé à Saint-etienne du Rouvray. Cet acte va à l’encontre des fondamentaux de notre religion. Une personne qui foule le sol d’une église sans que son coeur, son humanisme, ne s’éveille, montre quelqu’un happé par quelque chose qui

ne dit pas son nom. Un acte coupé de toute filiation spirituelle et religieuse » , estime le responsable des musulmans de Versailles. Il ajoute : « Nous sommes là par solidarité envers nos frères chrétiens et catholiques. On ne dit d’ailleurs pas l’église, mais nos Églises, pour parler des différents courants religieux en France, tous croyants, mais engagés au sein de la République. »

Monseigneur Eric Aumonier a accueilli lui- même Maurice Elkaïm, président de la communauté juive de Versailles et son président d’honneur, Samuel Sandler. Associant à sa prière le fils et les petits- enfants de celui-ci, assassinés à Toulouse en 2012 par Mohamed Merah. L’évêque de Versailles a eu une pensée et invité l’assistance à prier pour les deux policiers yvelinois, Jean-baptiste Salvaing

et Jessica Schneider, assassinés eux aussi, en juin dernier à Magnanville. « Je suis sûr que ce temps de prière sera un temps constructif, pas seulement de réconfort, mais qui contribuera à la construction de notre société, durement touchée » , insiste le patron des catholiques du département. Pas de liturgie spéciale en ce dernier dimanche de juillet, mais la messe ordinaire dominicale et la lecture de la lettre de Saint-paul, épître aux Corinthiens. « Faites mourir en vous ce qui appartient à la terre, des paroles sans doute lues par Jacques Hamel préparant sa messe

dominicale » , estime l’évêque de Versailles. Lors d’une longue cérémonie de 90 minutes, dans une ferveur interreligieuse palpable, ce dernier a appelé à ne pas céder à la peur et a redoublé de ferveur dans toutes les

communautés religieuses. « Une continuité de prières, le vendredi, lors du Chabat ou à la messe du dimanche. Ne pas céder à la spirale de la provocation, aux généralisations faciles, aux amalgames » , faisant enfin référence aux Journées mondiales de la jeunesse, en Pologne, auxquelles participent 2 000 jeunes du diocèse, Monseigneur Eric Aumonier a placé dans la jeunesse tous ses espoirs. « Depuis 30 ans, lors des JMJ, les races, les peuples se mélangent, pour cheminer et venir prier avec le pape. C’est un vrai signal lumineux qu’ils nous donnent » , conclut Eric Aumonier. Emmanuel Fèvre

Musulmans et catholiques étaient réunis dimanche en la cathédrale de Versailles. Ici, l’évêque de Versailles, Eric Aumonier.