Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)
La mairie veut reprendre la librairie
Social. Le rideau de fer est tombé sur la librairie Le Mille feuilles. Depuis début juillet, il n’est plus possible de s’y rendre pour se procurer des livres à bas prix. Cette structure d’insertion, située à côté de la gare, a fermé ses portes.
L’association en liquidation judiciaire
La raison ? L’association Bleu oxygène développement, qui gérait le lieu et accompagnait des personnes en insertion, a été placée en liquidation judiciaire le 1er juillet. « Confrontée à un problème de trésorerie, la structure était en cessation de paiement », explique Florence Bourdillat, directrice générale de la Ligue de l’enseignement des Yvelines, dont dépendait Bleu oxygène développement. « Depuis 2014, une baisse des subventions à tous les échelons des collectivités territoriales a impacté notre activité. Elle provient de la baisse de dotations de l’etat, qui a des répercussions à différents échelons. Nos financeurs ne remettaient pas en cause l’utilité du Mille feuilles en tant que librairie et chantier d’insertion » , ajoute- t- elle. L’association a aussi fait face à des retards de paiements de subventions.
Ce projet de librairie pas comme les autres était né il y a dix ans. « Les locaux sont à la Ville. On les a achetés exprès
pour en faire une librairie et
la confier à une association» , raconte le maire Guy Malandain
(PS). « Nous avions eu l’idée de récupérer les vieux livres des médiathèques de la communauté d’agglomération, se souvient Florence Bourdillat. Nous ajoutions des dons pour constituer un stock d’ouvrages à vendre. Il manquait justement un lieu culturel à Trappes où les habitants pouvaient se procurer des livres coûtant de 50 centimes à 2 euros maximum. »
Douze salariés en insertion et trois employées, une responsable, une psychologue et une conseillère en insertion, travaillaient en permanence dans ce magasin. La librairie proposait aussi des activités annexes comme un atelier de cartonnerie.
Aujourd’hui, la directrice se dit « inquiète de cette disparition car nous voyons sans arrêt des associations disparaître. De plus, cette ferme- ture crée un manque dans la commune car des personnes s’étaient rendu compte que la librairie répondait à un réel besoin. »
Face à cette situation, la municipalité a décidé de faire acte de candidature devant le tribunal
de commerce « pour reprendre l’activité et le personnel et les confier à une association compétente, indique le maire. C’est une nécessité d’avoir une librairie dans une ville de 30 000 habitants. Et avec ce système d’insertion, on faisait coup double. »