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La voiture du futur roulera à l’hydrogène
Les taxis Hype ont pris une longueur d’avance sur la concurrence. En décembre dernier, ils ont mis en circulation cinq véhicules électriques à hydrogène. « Nous passerons à 100 d’ici la fin de l’année, annonce Abdou Aacha de la Société des taxis électriques parisiens (STEP). Notre objectif est de faire migrer les taxis vers des énergies non polluantes. Nous roulons dix fois plus que les particuliers, rappelle-t-il. Avec l’électrique nous avions deux problèmes : l’autonomie et l’indisponibilité du véhicule pendant la recharge. L’hydrogène est apparu plus adapté à notre profession » , affirme-t-il. Le prix de la course est le même
Et de fait, ce gaz lui permet de rouler 500 km et le plein se fait en quelques minutes. « L’électricité est fournie lorsque l’hydrogène se mélange à l’oxygène via une pile à combustible » , précise-t-il, bien que
cela n’en soit pas vraiment une. Sous le capot de sa Hyundai ix35 fuel cell, 135 chevaux at
tendent d’être lâchés. « L’accélération est identique à celle d’un moteur électrique. Elle est silencieuse et l’usure est moins importante qu’une voiture à combustion, indique le
chauffeur. Pour nos clients, le prix d’une course est le même mais en prime il n’y a pas de pollution. » Première station aux Loges
Lorsqu’il recharge son véhicule dans l’unique station place de l’alma, il reconnaît débourser 50 euros ce qui est équivalent à
l’essence. « Le coût du véhicule est assez élevé, comme tout ce qui est nouveau. Mais nous amorçons une dynamique et lorsque cela va se démocratiser je pense que les prix baisseront. » Du côté d’air liquide, le leader du secteur, les perspectives sont au beau fixe. « Nous sommes passés dans la phase
commerciale. Nous livrons de l’hydrogène dans 75 stations de recharge à travers le monde. En France elles sont
au nombre de 10 » , explique Bruno Leprince-ringuet, le directeur R& D de la zone Europe.
La première station des Yvelines doit voir le jour en 2018 aux Loges-en-josas. Elle s’inscrit dans le projet Flex Hy du groupe et permettra notamment d’approvisionner les bus à hydrogène entre Buc et Versailles. « Ces véhicules électriques propres ne produisent que de l’eau » , souligne le responsable. De l’eau qui est également à l’origine de la fabrication du gaz puisque ce dernier est produit par électrolyse. « 1 kg d’hydrogène sous pression, c’est 100 km. Les réservoirs peuvent actuellement contenir entre 5 et 7 kg. C’est dans une petite boîte que se fait la réaction électrochimique » , précise-il. Question sécurité, il affirme que « les études réalisées sont les mêmes que pour les véhi- cules à essence. L’hydrogène est un gaz léger qui se dilue rapidement dans l’atmosphère. Si on met des véhicules sur la route, c’est qu’il n’y a
aucun risque. » Pour Bruno
Leprince- Ringuet, « ce n’est qu’un début, il reste beaucoup de choses à inventer et les citoyens trouveront de
nouvelles applications. » Il n’y a plus qu’à se préparer pour l’arrivée des voitures à hydrogène dans les années qui viennent.