Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)
Georges Saulterre, sculpteur d’autoroute
Du sculpteur Georges Saulterre, les Yvelinois connaissent surtout les Flèches des cathédrales le long de l’a10 ou Sur les traces des Vikings sur l’a 13. Mais l’artiste installé à Sonchamp, dans le Sud du département, ne se résume pas à cela.
Chaque année, 155 millions d’automobilistes passent devant les Flèches des cathédrales le long de l’a10 entre Saint-arnoult- en- Yvelines et Paris ou Sur les traces des Vikings sur l’a13 vers la Normandie. Mais combien connaissent le nom du sculpteur ? Georges Saulterre a bien conscience que cet art des autoroutes est décrié et pourtant il le défend. « Ces sculptures monumentales répondaient à un besoin de me faire remarquer. Mais je voulais aussi transformer l’art autoroutier, faire en sorte que les gens puissent marquer une pause dans leur parcours. » Avouons-le, qui ne s’est pas dit,
en apercevant, les pics acérés des flèches, « ça y est, on est
presque arrivés » . Né en Italie, près de Venise, en 1943, dans une famille d’artistes, Georges Saulterre n’a que peu de doute sur son futur métier. « En Italie, l’art est très important. C’est un travail à part entière, ici en France, c’est considéré comme un loi
sir » , estime-t-il. C’est pourtant en France qu’il grandit. Il étudie les arts appliqués à Paris.
Un écologiste convaincu
Dans les années 1970, il réussit un coup de force en vendant en deux jours toutes ses sculp- tures lors d’un salon à l’hôtel Hilton à Paris. « J’avais un coffre rempli de dollars » , raconte-til toujours avec le sourire. Avec cet argent, il achète un château « en ruine » , précise-t-il, vers Valence pour y créer un centre artistique. Il l’a gardé dix ans, avant de s’installer à Sonchamp dans les Yvelines. « J’ai tout simplement pris un compas pour rester à 45 km de Paris, et j’ai cherché à être proche d’un péage d’autoroute. C’est comme ça que nous sommes arrivés il y a trente ans ici. » C’est là qu’il vit toujours, au milieu de la forêt qui l’inspire
continuellement. Très attaché à la défense de la nature, Georges Saulterre s’intéresse de plus en plus aux animaux, à la forêt… « Mais, j’ai peur qu’il soit déjà trop tard. Dans la région, plusieurs oiseaux ont déjà disparu. C’est une catastrophe car si eux disparaissent, c’est toute notre vie qui est menacée » , lance-t-il. Son repère il le quitte pour rejoindre la Chine, son nouvel
eldorado. « Depuis onze ans, je travaille avec ce pays. Là-bas, en quelques mois, vous pouvez être démarché pour une commande d’etat, proposer votre projet et le réaliser. Ici, en France, tout prend tellement de temps. Sans parler des appels d’offre pour des projets artistiques qui ne riment plus à rien » , estime Georges Saulterre. Nul n’est prophète en son pays, dit l’adage…