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Une mère jugée pour la mort de son bébé de 5 mois

Une femme de 42 ans sera jugée du mercredi 2 au vendredi 4 novembre par la cour d’assises des Yvelines, à Versailles. Sylvie C. est accusée de violences volontaire­s ayant donné la mort à son propre enfant. Elle devra également répondre de non-assistance à

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Procès. Une femme de 42 ans sera jugée du mercredi 2 au vendredi 4 novembre par la cour d’assises des Yvelines, à Versailles. Sylvie C. est accusée de violences volontaire­s ayant donné la mort à son propre enfant. Elle devra également répondre de non-assistance à personne en danger. Elle comparaîtr­a libre, sous contrôle judiciaire.

Bébé secoué

L’affaire remonte au 15 avril 2011 lorsque les secours sont appelés à la pharmacie Le Hameau de Saint- Cyr- l’ecole.

La cour d’assises des Yvelines. (Illustrati­on)

Un bébé de cinq mois est en détresse. Sa mère le présente livide à la préparatri­ce et affirme « l’avoir trouvé comme cela dans son lit » . Aux pompiers, elle explique l’avoir fait manger vers 16 heures. Elle l’avait retrouvé dans son lit deux heures plus tard, les lèvres bleues. Malgré l’interventi­on qui durera une heure, il ne survivra pas.

Une autopsie est réalisée dans la foulée. Elle fait com- prendre que la petite Laura aurait pu être victime du syndrome du bébé secoué. Dès lors, les enquêteurs s’intéressen­t au passé de la famille. Ils découvrent que plusieurs signalemen­ts avaient été émis auprès de différente­s institutio­ns, essentiell­ement pour des suspicions de violences sur l’aînée. Celle-ci est interrogée sur d’éventuelle­s punitions. La petite de 3 ans raconte que le bébé est « secoué » ou va

D’horribles punitions

Tous deux raconteron­t une scène très particuliè­re. Deux jours avant le décès, Laura était tombée de son cosy, sur la tête, alors que sa mère se trouvait dans la cuisine. Elle n’avait pas été attachée. Sylvie prétend que son autre fille serait à l’origine de la chute. Ce qui expliquera­it le bleu que Laura avait sur le front. La mère racontera également avoir rattrapé de justesse son bébé, par la jambe, alors qu’elle avait glissé de ses bras.

Le jour du décès, face à la pâleur de son enfant, Sylvie expliquera avoir mis des tapes sur le visage et dans le dos. Puis elle l’aurait saisie par les aisselles pour la secouer plus violemment. Elle mimera le geste. Laura avait émis un dernier souffle, son corps s’était ramolli et sa tête était partie sur le côté. Les heures passant, Sylvie se montrera plus confuse, évoquant d’autres chutes de Laura. Une mise en examen est demandée par le parquet de Versailles.

Les enquêteurs découvriro­nt que dans les jours suivant le décès, Sylvie avait refusé de suivre certains conseils, notamment d’aller à l’hôpital par rapport à l’état de santé de Laura. Avant d’aller à la pharmacie, elle était allée voir une amie avec Laura qui déjà ne respirait plus et dont le corps était devenu très froid.

La mère craque

Le mardi suivant, elle avait demandé à cette même amie de mentir à la police et de ne pas dire que son aînée avait fait tomber Laura du cosy, car « elle ne voulait pas que sa fille grandisse en pensant qu’elle avait tué sa soeur. » D’autres scènes seront aussi rapportées aux policiers, comme celle où elle avait été surprise en train de mettre la tête de son aînée dans la cuvette des toilettes en tirant la chasse d’eau.

Ce n’est qu’au fil des inter- rogatoires que Sylvie se livrera. Elle avouera avoir déjà secoué son enfant pour l’endormir ou lorsqu’elle ne voulait pas manger. Comme Laura était d’un petit poids, elle redoutait qu’elle ne prenne pas ses biberons. Régulièrem­ent, elle craquait face à l’ampleur du travail imposé à une jeune mère de famille. Elle avouera enfin s’être volontaire­ment abstenue d’appeler les secours, préférant faire constater l’état de son enfant.

L’enquête de personnali­té mettra en évidence un passé lourd à porter pour Sylvie. Elle n’avait pas supporté le décès de sa mère, alcoolique. Elle avait rencontré de lourdes difficulté­s financière­s et aurait subi de graves agressions étant jeune. Sa première grossesse n’avait pas arrangé son état mental, délivrant des colères et de l’impulsivit­é. L’expert a toutefois déclaré qu’elle pouvait être jugée. Le procès pourrait se dérouler à huis clos. Elle demeure présumé innocente.

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