Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)
Il a transcrit son amour de la France dans un jeu
LOISIRS. Michel Monvoisin, Yvelinois de 56 ans, a mis un terme à 23 ans d’activité dans l’ingénierie pédagogique pour se consacrer à un projet plus ludique mais tout aussi complexe : créer un jeu culturel basé sur les monuments les plus visités de France.
« Parler de la France et de ses valeurs, sans extrémisme, aujourd’hui, ce n’est pas du luxe ! » Malgré les apparences, la politique n’est pas la première préoccupation de Michel Monvoisin. Néanmoins sortir un jeu de plateau entièrement fabriqué en France et conçu pour mettre en valeur les sites et monuments les plus visités de France, ce n’est pas un geste anodin.
Natif de Paris et installé dans les Yvelines depuis 1986 (d’abord à Saint-germain-enLaye où il s’est marié, puis à Poissy, sur l’île de Migneaux où il vit depuis 1998), Michel Monvoisin, 56 ans, est un fervent amoureux de culture. « Les gens disent souvent qu’ils connaissent mieux les autres pays que la France. »
Inspiré de la belote coinchée
Ce n’est pas son cas, puisque dans le cadre de sa précédente activité professionnelle, il a été amené à voyager aux quatre coins de la France. « À 30 ans, j’ai créé mon entreprise d’ingénierie pédagogique (définition du matériel nécessaire à la formation), un concept qui n’existait pas à l’époque. C’était au moment de la décentralisation, les Régions se voyaient confier l’organisation des lycées à la place de l’état. J’ai pu travailler dans toutes les académies et partout où j’allais j’en profitais pour visiter musées, cathédrales, etc. »
En 2013, l’aventure de Didaquest (nom de son entreprise) s’arrête. « L’activité s’était réduite, les écoles étaient équipées, il n’y avait plus d’argent dans les Régions… » ce projet tout aussi pédagogique mais plus ludique de créer un jeu de société « sur notre patrimoine » .
Le jeu s’appellera Casino Culture, une sorte de Trivial Pursuit axé sur la géographie et l’histoire française mais avec une composante qui rend le jeu encore plus passionné : le pari. « À la télévision, on se rend compte que les émissions sur le patrimoine ont une très bonne audience. En revanche, j’ai découvert qu’il n’y avait rien en termes de jeux. Le mien permet de tester ce que les gens auront retenu en regardant toutes ces émissions et de donner envie d’aller visiter les sites. Quant à l’aspect pari, je me suis inspiré de la belote coinchée que j’ai découverte à la montagne. L’ambiance des parties était extraordinaire, justement
Une question sur le Noyau de Poissy
Avec le statut d’autoentrepreneur, il se lance dans un long travail de recherche sur Internet. « Au départ, je voulais que les 2700 questions soient établies par des guides interprètes partout en France. Mais, je me suis vite aperçu que ce serait difficile à mettre en oeuvre. Alors, je m’y suis mis tout seul. » Département par département, il consulte un nombre incalculable de sites web pour identifier les lieux les plus visités aussi bien par les Français que par les étrangers. Il se fixe pour contrainte de ponctuer chaque journée de recherche par une série de neuf questions pour son jeu.
Bien évidemment, les Yve- lines sont présentes. Si la Villa Savoye de Le Corbusier n’apparaît pas, c’est parce que Michel Monvoisin n’a retenu que quatre sites yvelinois : le château de Versailles, France miniature à Élancourt, le zoo de Thoiry et le Musée national d’archéologie de Saint-germain-en-laye. Tant pis pour Poissy.
« En revanche, le Noyau de Poissy a sa place dans le jeu, grâce à une question pour les « érudits » . » Les joueurs doivent citer les ingrédients qui composent la fameuse liqueur. La réponse figure dans le volumineux ouvrage vendu avec le jeu, dans lequel sont compilées les réponses aux 2700 questions. « Contrairement au Trivial Pursuit, les réponses ne se réduisent pas à une simple phrase au dos de la carte. Tout en restant relativement concis, j’apporte,
3 000 exemplaires
C’est d’ailleurs une Pisciacaise de l’île de Migneaux qui a eu pour mission de vérifier la véracité de chaque réponse et d’apporter les corrections nécessaires. « L’illustrateur est le mari de la présidente du club d’aviron de Villennes. Il n’y a que la traductrice en anglais qui n’est pas de la région. Elle vit à la montagne. »
La montagne est une autre passion de Michel Monvoisin qui est un grand adepte de l’escalade, de l’alpinisme ou du ski de randonnée. Il envisage d’ailleurs de décliner son jeu sur le thème des massifs français. « Mais, avant il faut déjà rentabiliser celui-ci » . Pour cela, il lui faut réussir à vendre les 3000 exemplaires qu’il a fait fabriquer par trois entreprises françaises : France Cartes (à Nancy), Ferriot Cric (Mussy-sur-seine dans l’aube) et l’imprimerie Paton (dans l’aube). « Cela me permettrait de rentrer dans mes frais, sans pour autant me payer de salaire. » D
Depuis trois semaines, Michel Monvoisin parcourt la France avec la double casquette de commercial et de formateur, pour convaincre les magasins de proposer son jeu à la vente. Près de chez nous, on peut déjà le trouver à la librairie du Pincerais à Poissy, à Oxybul et chez Gibert Joseph, à Saint-germain-en-laye ou à Art de Vivre (Orgeval).
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