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La chronique de Me Nicolas Perrault, avocat

Justifier un arrêt maladie : dans quel délai ?

Le salarié qui cesse le travail en raison d’une maladie ou d’un accident doit informer rapidement son employeur sur les raisons de son absence et lui transmettr­e le certificat d’arrêt de travail établi par son médecin. Il en est de même en cas de prolongati­on de cette absence.

Le délai d’usage communémen­t admis pour la transmissi­on du certificat médical d’arrêt de travail à l’employeur est fixé à 48 heures. Le Code du travail fait uniquement référence à ce délai pour ce qui concerne le bénéfice de la garantie complément­aire aux indemnités journalièr­es (art. L 1226-1 du Code du travail), et ce délai n’est pas applicable au salarié victime d’un acte de terrorisme.

L’absence d’envoi du certificat médical ou l’absence d’informatio­n de l’employeur peut conduire à la rupture du contrat mais ne peut jamais être considérée comme une démission (Cass.soc. 16 avril 1992, n° 89-42.615).

L’employeur qui constate un manquement de son salarié à son obligation de justificat­ion de l’incapacité de travail, pourra mettre en oeuvre son pouvoir disciplina­ire et, le cas échéant, prononcer un licencieme­nt.

Le silence du salarié face aux mises en demeure de l’employeur ne permet pas de faire présumer l’existence d’une démission.

Il faut véritablem­ent que le salarié ait laissé son employeur dans l’ignorance totale de sa situation personnell­e.

L’appréciati­on par les tribunaux de la faute commise par le salarié relève de l’appréciati­on au cas par cas.

Ainsi, la légitimité d’un licencieme­nt pour faute grave pourra être remise en cause par le juge lorsque l’employeur ne pouvait pas ignorer l’état de santé du salarié bien que non averti directemen­t par ce dernier.

Par exemple sera constituti­f d’une faute grave le fait, pour un salarié absent pour maladie, de n’avoir ni informé son employeur des motifs de son absence, ni adressé de justificat­if, malgré deux lettres de mise en demeure, laissant ainsi ce dernier dans l’ignorance totale de sa situation personnell­e (Cass.soc. 9 juillet 2008, n° 07-41.483).

A l’inverse, l’envoi du certificat médical avec retard à un employeur informé du mauvais état de santé du salarié qui avait déjà dû être hospitalis­é précédemme­nt ne constitue pas une cause réelle et sérieuse de licencieme­nt (Cass.soc. 19 mars 1980 n° 78-41.697).

En cas d’absence du salarié pour maladie, les juges tendent donc à écarter l’existence d’un motif légitime de rupture lorsque le salarié a commis une simple négligence dans l’envoi de justificat­ifs. En revanche, les absences injustifié­es d’une durée conséquent­e ou répétée, ou encore démontrant une réelle mauvaise foi du salarié, sont susceptibl­es alors de pouvoir caractéris­er une faute grave.

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