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La razzia exceptionnelle de Jean-louis Esnault, miraculé de 76 ans
Cinq titres mondiaux, mais aussi une médaille d’argent et deux de bronze. Jean-louis Esnault, 76 ans, a réalisé une véritable razzia de médailles il y a quelques jours à l’occasion du championnat du monde masters à Perth (Australie). Jamais le coureur de L’EA Saint-quentinen-yvelines n’avait réussi pareille moisson sur la scène internationale. « J’en avais obtenu six dont quatre en or l’an dernier à Lyon mais autant, c’est la première fois » , confirme ce véritable chasseur de podiums.
8 médailles dont 5 en or
Et dire que ce père de trois enfants et grand-père de quatre petits-enfants avait, pendant un moment, hésité à faire le déplacement. La raison ? Une douleur à la hanche qu’il traînait depuis le mois de juillet et qui ne semblait pas vouloir partir. « J’avais dû annuler ma participation au championnat de France de marathon en septembre ainsi qu’à celle au semi en octobre pour me soigner. Le médecin m’avait conseillé aussi de ré- duire le nombre d’épreuves. » Peut-être un peu têtu, compétiteur dans l’âme en tout cas par excellence, le Maurepasien n’a pourtant pas dérogé au pro- gramme titanesque qu’il s’était fixé, s’alignant sur sept épreuves différentes chez les 75-79 ans : du 400 mètres au 10 000 mètres en passant par le 2 000 mètres
steeple ou encore le cross.
« Ça dure deux semaines donc autant en profiter à fond en faisant le maximum d’épreuves, et notamment celles où je peux viser des
podiums » , confie celui qui a réussi à accrocher à son palmarès depuis plus de soixante ans de pratique un sacré paquet de titres et de records. Plusieurs fois champion de France de marathon dans les différentes catégories vétérans (avec un record sur la distance à 2h37’19), il est revenu à la piste en 2010 pour se lancer de nouveaux défis. « J’aime la compétition, aller chercher des médailles et des records. Certains disent que je réagis comme un cadet. »
Il a failli se noyer cet été
Parmi sa belle moisson de breloques en or dans l’hémisphère sud, il y en a une que Jean-louis a tenue absolument à dédier à
une personne. Un sauveteur venu le secourir le 20 août dans la baie de Saint-brieuc (Côtes
d’armor). « Je suis passé à deux doigts de me noyer ce jour-là, se souvient-il. Je suis allé me baigner un jour où la mer était au plus fort avec des vagues énormes et je n’ai pas réussi à revenir. Il y a un traumatisme derrière quand on a vu la mort de près mais le sport évacue tout ça. » Une sorte d’exutoire en somme.