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La chronique de Me Nicolas Perrault, avocat

Divorcer sans juge est désormais possible

Depuis le 1er janvier 2017, sont entrées en vigueur les dispositio­ns relatives à la nouvelle procédure de divorce par consenteme­nt mutuel.

Pour rappel, les époux qui décidaient de divorcer par consenteme­nt mutuel, devaient faire établir par leurs avocats respectifs ou un avocat commun, une convention réglant toutes les conséquenc­es du divorce tant entre les époux que concernant les enfants. Les époux et leur(s) avocat(s) étaient alors convoqués devant le juge aux affaires familiales afin que celui-ci homologue la convention et prononce le divorce des époux.

Dorénavant, les époux qui choisissen­t de divorcer par consenteme­nt mutuel n’ont plus à faire homologuer la convention de divorce par un juge mais simplement à déposer celle-ci au rang des minutes d’un notaire. Autre grande nouveauté de la réforme : chaque époux devra nécessaire­ment être assisté de son propre avocat.

Comment se déroule désormais un divorce par consenteme­nt mutuel ?

Les avocats auront la charge de rédiger une convention réglant toutes les conséquenc­es du divorce qu’elles soient personnell­es (usage du nom marital, autorité parentale…) ou patrimonia­les (prestation compensato­ire, liquidatio­n et partage du régime matrimonia­l…). Puis, chaque avocat adressera le projet de convention à son client, lequel disposera d’un délai de réflexion de quinze jours. Après signature de la convention par les époux et les avocats, celle-ci sera transmise dans un délai de sept jours au notaire choisi afin que ce dernier la dépose au rang des minutes de son étude. Cette nouvelle procédure de dépôt représente un coût supplément­aire de 50 € pour les époux.

Il convient de rappeler que ce coût s’ajoutera nécessaire­ment aux frais de partage qui restent dus par les époux en raison de la liquidatio­n de leur régime matrimonia­l.

A cet égard, dès lors que les époux sont propriétai­res ensemble d’un bien immobilier, un acte liquidatif devra être établi par le notaire et être annexé à la convention de divorce. Enfin, autre grande nouveauté, la convention doit impérative­ment préciser que les enfants mineurs ont été informés de leur droit à être entendu par un juge et qu’ils ne souhaitent pas faire usage de cette faculté.

S’agissant des jeunes enfants, il conviendra de préciser dans la convention que cette informatio­n n’a pas pu leur être donnée compte tenu de l’absence de discerneme­nt.

Attention, cette nouvelle procédure de divorce sans juge ne peut en aucun cas s’appliquer lorsqu’un enfant mineur demande à être entendus par un juge ou lorsqu’un des époux est placé sous un régime de protection tel que la tutelle.

Créée par le législateu­r pour désencombr­er les juridictio­ns et accélérer les procédures, nous verrons avec le temps si cette procédure tient finalement ses promesses…

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