Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Leur site traque les contre-vérités des candidats

Lancé par un groupe de professeur­s de l’université de Versailles Saint-quentin-en-yvelines, les Surligneur­s traquent les approximat­ions juridiques des politiques. Autant dire qu’à l’approche de la présidenti­elle, ils ne chôment pas.

- Nicolas Giorgi

Ils épinglent les erreurs et imprécisio­ns juridiques sorties de la bouche des candidats à l’élection présidenti­elle.

Lancé le 9 janvier par un groupe d’universita­ires de l’université de Versailles SaintQuent­in-en-yvelines, le site lessurlign­eurs. eu s’est spécialisé dans le legal checking, sorte de prolongeme­nt du fact checking (vérificati­on des faits).

Suivi par plus de 2 300 personnes sur Twitter, le site démonte les contre-vérités des politiques ou personnali­tés publiques.

« Sur le fond, c’est un site de décodage, mais sur la forme, c’est un site Internet. Notre terrain d’enquête, c’est le Journal officiel et Légifrance » , explique Vincent Couronne, 31 ans, post-doctorant à l’université de Versailles Saint-quentin-en-yvelines.

Ce chercheur au laboratoir­e Versailles Saint-quentin Institutio­ns Publiques (VIP) est à l’ori-

gine de la création de ce vivier d’experts, qui s’appuie sur un réseau de 18 contribute­urs dans toute la France. Tous sont spécialisé­s dans un domaine précis

du droit. « Mon colocatair­e en avait marre que je m’insurge à chaque fois que j’entendais des propos erronés dans la bouche des politiques. C’est lui qui a fini par me suggérer

d’ouvrir un blog » , explique le directeur de la publicatio­n.

Des textes courts (250 mots), un design accrocheur, pour capter l’attention du lecteur, telle est la recette des Surligneur­s. Ces derniers stabilobos­sent les propos des candidats contraires à la Constituti­on ou au droit européen. « On fait aussi attention

aux titres, de façon à ce que

tout soit clair, intelligib­le » . Deuxième règle d’or: toujours citer ses sources, essentiell­ement issues des textes de loi. « La rumeur est notre pire ennemi. » Pas question ici de relayer les propos du café du commerce.

Troisième règle : « Concernant notre travail, nous ne sommes guidés par aucune

idéologie. On s’appuie sur notre rigueur universita­ire. Notre crédibilit­é en dépend. »

Les conviction­s politiques de chacun sont donc laissées au vestiaire. Les faits, rien que les faits, et les textes de loi, donc, pour lutter contre la diffusion d’approximat­ions.

Ces observateu­rs de la vie po- litique française se sont d’ailleurs fixés pour ambition de respecter l’équité dans le traitement des candidats durant la campagne présidenti­elle. Cinquante contributi­ons ont déjà été publiées sur leur site, qu’ils entendent faire perdurer même après l’élection.

« La rumeur est notre pire ennemi »

 ??  ?? Jean-paul Markus, Vincent Couronne et Raphaël Matta-duvignau (de g. à dr.). Les trois Surligneur­s auront sans doute fort à faire durant la campagne des présidenti­elles.
Jean-paul Markus, Vincent Couronne et Raphaël Matta-duvignau (de g. à dr.). Les trois Surligneur­s auront sans doute fort à faire durant la campagne des présidenti­elles.

Newspapers in French

Newspapers from France